Rousseau trouve sa nouvelle voie

Pierre-Alexandre Rousseau
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Pierre-Alexandre Rousseau fait rarement les choses comme les autres. Cette fois, le bosseur « électron libre » de 32 ans a trouvé une façon inusitée de préparer sa saison de compétition : le parachutisme!
Un texte de Manon Gilbert (Nouvelle fenêtre)
En tout, 480 sauts durant l'été, à raison de 5 à 10 par jour. Cela a plus que doublé son total pour le porter à 830. De quoi le garder largement en forme en vue de la saison de la Coupe du monde de ski acrobatique qui recommence le 10 décembre en Finlande.
« J'ai passé l'été à courir partout avec un sac à dos sur les épaules, à gérer de la vitesse, à ressentir un impact en sautant de l'avion. Mine de rien, je me suis rendu compte que ça garde en forme. Je n'ai même pas touché à mon vélo », a dit le Québécois qui s'était installé durant toute la saison estivale à l'école de parachutisme Voltige, du comédien Guillaume Lemay-Thivierge, à Joliette.
Ainsi, à son premier camp d'entraînement sur neige, en octobre à Zermatt, celui qui saute en parachute depuis 1998 était meilleur qu'à pareille date l'an dernier.
« J'avais peur de devoir remonter la côte, j'avais peur qu'elle soit longue et abrupte. Après 3-4 jours, j'avais le même niveau, tant en ski qu'en saut, qu'à la fin de la dernière saison. Je n'en revenais pas. Je ne suis pas supposé être capable de faire ça à mon âge après sept mois sans skier. Dire que je ne pensais même plus marcher à cet âge-là! »
Les entraîneurs de l'équipe canadienne ont soutenu la nouvelle approche de Rousseau qui, au printemps dernier, avait décidé de reporter sa retraite pour prendre part à une 16e saison en Coupe du monde.
« J'ai un accord avec l'équipe. Je ne m'accrocherai pas. Dès que je me ferai battre, je vais partir. Mais en attendant, je suis encore là pour aider mes jeunes coéquipiers », soutient le champion du monde de 2007.
D'ailleurs, le Drummondvillois a confié avoir été impressionné par le progrès de la jeune relève canadienne.
« Mikaël (Kingsbury) était dans une classe à part. Mais là, (Cédric) Rochon, (Philippe) Marquis, (Simon) Pouliot-Cavanagh et (Marc-Antoine) Gagnon sont vraiment bons. L'an dernier, ils accusaient deux secondes de retard sur moi. Je leur disais : "Allez, les gars." Maintenant, ils sont à une seconde de moi. Les résultats vont être phénoménaux cette année. »
Quand bosses et parachutisme mènent au saut à ski
Plus que le maintien de sa forme, Rousseau a acquis la certitude durant l'été que son après-carrière d'athlète se trouvait dans le parachutisme. Pendant l'été, sa tâche était de filmer les gens qui expérimentaient leur premier saut.
Le printemps prochain, il vise plus haut : passer son brevet de maître tandem. C'est donc à lui que s'accrocheront les intrépides qui veulent se lancer dans le vide à plus de 4000 mètres du sol. La piqûre est tellement forte qu'il pense même à obtenir son permis de pilote d'avion.
« Le parachutisme, c'est juste du bonheur. Tout le monde te dit qu'ils vivent le plus beau jour de leur vie. Je veux être capable de tout faire dans le domaine du parachutisme », dit celui qui rayonne en parlant de sa deuxième passion.
L'adepte de sensations fortes a même eu l'idée de réunir ses deux passions. Il s'est envolé dimanche pour le nord de la Finlande. Pendant que ses coéquipiers prépareront leur début de saison, Rousseau, lui, essaiera pendant cinq jours le saut à ski. Pas la version acrobatique avec vrilles et sauts périlleux, mais l'autre où les hommes-oiseaux planent sur une longue distance.
Rousseau n'a cependant pas l'intention d'en faire une seconde carrière sportive. Il faut dire qu'il n'a pas le physique « filiforme » de l'emploi!
« Je me demande toujours ce que je peux faire pour être meilleur, pour sortir de ma zone de confort. Ça ressemble tellement à la chute libre que je suis certain que je vais être capable de bien me débrouiller. »
Son copain et ancien rival, le Finlandais Sami Mustonen, a tout organisé. Même une piste de bosses se trouve à proximité, ce qui permettra à Rousseau de s'entraîner entre deux vols planés.
Et la saison de bosses dans tout cela?
Redoutable et fier compétiteur, il espère avoir encore quelques podiums sous les planches.
Un texte de Manon Gilbert