Thaïlande : au moins 500 morts dans les inondations

Une femme âgée est amenée d'urgence à un hôpital de Bangkok.
Photo : AFP / NICOLAS ASFOURI
Au moins 506 personnes ont jusqu'ici perdu la vie dans les inondations historiques qui ravagent la Thaïlande depuis trois mois et menacent toujours le centre de Bangkok, selon un bilan officiel.
Tandis qu'en province, les eaux ont détruit des terres agricoles et forcé des milliers de fermiers à l'exode, 15 des 50 districts de Bangkok sont désormais noyés sous des eaux imprégnées de boue, de déchets toxiques industriels et ménagers et autres cadavres d'animaux.
Le centre-ville de la mégalopole, protégé par des kilomètres de digues, n'a pour l'instant pas été frappé et devrait rester au sec, a indiqué la première ministre Yingluck Shinawatra, qui a annoncé cette semaine un plan de redressement de 100 milliards de bahts (4 milliards de dollars).
Le populaire marché Chatuchak, une des grandes attractions touristiques au nord du quartier des affaires, était ouvert dimanche, mais plusieurs commerçants ont temporairement fermé boutique après les appels à la vigilance lancés par les autorités.
Le métro et l'aéroport principal de Bangkok fonctionnent toujours normalement, mais le deuxième aéroport, Don Muang, est toujours sous les eaux.
Les réseaux sociaux pour s'informer
Les inondations ont pris récemment un tournant politique alors que le gouvernement est critiqué pour son indécision et sa lenteur pour répondre à la crise.
La population déplore les messages confus et contradictoires de la première ministre Yingluck Shinawatra, et plusieurs habitants de la périphérie de Bangkok lui reprochent de sacrifier leurs districts au profit du centre financier.
Des millions de Thaïlandais se tournent désormais vers les réseaux sociaux pour se partager de l'information en temps réel, mettre en garde contre un crocodile ou un serpent échappé, ou communiquer le nom de rues inondées, par exemple.
« Attention aux serpents hors de leur habitat naturel. Je viens d'attraper un deuxième serpent dans ma maison », avertit l'un, en accompagnant son message d'une photo et du mot-clé #thaiflood.
D'autres relatent les dernières opérations de secours : « Rapport d'un ami secouriste aujourd'hui : attraper un serpent, transporter un gamin blessé à l'hôpital, sortir un bateau coincé sous un camion ».
Les Thaïlandais ont d'ailleurs adopté en masse les réseaux sociaux depuis le début des inondations avec une hausse de 20 % des utilisateurs de Twitter de septembre à octobre. Les utilisateurs de Facebook sont passés, eux, de 7 millions, au début de l'année, à 12 millions, aujourd'hui.