Un autre Baumann chauffe la piscine

Ashton Baumann
Photo : Natation Canada
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le nom de famille est familier. Le prénom l'est beaucoup moins par contre... pour l'instant. Mais les Jeux panaméricains de Guadalajara pourraient marquer le début d'une belle carrière pour Ashton Baumann, le fils d'Alex, double médaillé d'or aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984.
À l'instar de son paternel à Porto Rico en 1979, l'aîné des enfants Baumann (il a une soeur, Tabitha, de deux ans sa cadette) vivra son baptême des grands jeux aux Panaméricains. Ses attentes sont cependant plus modestes que le bronze gagné par son père au 400 m quatre nages à San Juan.
« Je suis très content à l'idée de découvrir des jeux multisports, ce sera une expérience intéressante. Mon but premier est de m'approcher le plus possible de mon meilleur temps pour remonter dans le classement », affirme le Canadien de 18 ans qui nagera sa seule distance individuelle, le 200 m brasse, mardi.
Manque d'ambition? Pas vraiment. Plutôt d'expérience.
Depuis sa tendre enfance, Ashton baigne dans la natation. Mais ce n'est qu'en 2006, quand sa famille a quitté Gold Coast (sa mère, une ancienne nageuse, est australienne) où il est né pour Ottawa, qu'Ashton et sa soeur ont suivi les traces de leur père.
Asthon avait pourtant tâté du karaté, du basketball et du cyclisme à son arrivée dans la capitale nationale, mais l'attrait de la piscine l'a finalement happé à son tour.
« Je suis tombé amoureux de la natation. Maintenant, c'est le seul sport que je pratique. »
La pression qui vient avec son nom. Oui, il la sent, mais elle lui glisse sur les épaules comme l'eau sur le dos d'un canard.
« J'essaie de ne pas me laisser toucher par cette pression-là, avoue le nageur de 1,91 m (6 pi 3 po). Il y aura toujours une comparaison et c'est correct. Moi, j'essaie seulement de suivre ma voie. Ultimement, je veux aller le plus vite possible. J'aimerais que ça me mène aux Jeux olympiques. Mais on verra ce que l'avenir me réserve. »
Canadien ou Australien?
Le jeune ne manque pas de talent pour atteindre ses objectifs. Sa technique et sa fluidité tranchent. Son ancien entraîneur Derrick Schoof a dit qu'il n'avait jamais vu un tel potentiel en 17 ans de carrière.
En 2010, son chrono de 2 min 11 s 23/100 lui a permis de battre le record provincial du 200 m brasse, détenu par Victor Davis depuis 1982. Un centième de moins et il pulvérisait également le record canadien.
En juillet dernier, après un mois seulement d'entraînement intensif, il a gagné le titre national senior au 200 m brasse pour se qualifier pour les Jeux panaméricains.
Auparavant, il avait vécu un hiver frustrant. Pendant cinq mois, il avait été tenu hors de la piscine, aux prises avec des rhumes et des grippes à répétition.
« J'ai de la difficulté à m'adapter au froid. Je ne sais pas si c'est à cause du contraste brusque entre la chaleur de la piscine et la température extérieure. Je ne sais pas si le problème se présenterait si je vivais encore en Australie. Il faut dire que je n'ai jamais été le plus en santé des enfants. J'espère que ça passera en vieillissant. »
Justement, Baumann pourrait obtenir la réponse avant longtemps. En janvier, la famille déménagera de nouveau dans l'hémisphère sud, à Auckland.
En début d'année, son père Alex a reçu un diagnostic du cancer de la prostate, son deuxième en 12 ans. En 1999, il avait vaincu un cancer des testicules. N'ayant aucune parenté au Canada, le paternel, après mûre réflexion avec femme et enfants, a décidé de se rapprocher de la famille de son épouse.
Il a ainsi accepté le poste de directeur de l'Institut des sports de haute performance de la Nouvelle-Zélande. Ashton, lui, nagera désormais pour le North Shore Aquatic Club. Comme son entraîneur Schoof a démissionné de son poste au club de Gloucester-Ottawa, la décision de suivre la famille allait de soi.
« Je veux continuer à représenter le Canada aussi longtemps que possible, assure cependant Ashton. J'espère pouvoir effectuer des allers-retours pour les différents essais. »
À ce rythme, Baumann risque d'accumuler plus de milles aériens que de podiums! Ce qui serait quand même, sans chauvinisme, une excellente nouvelle pour le Canada!