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Bilodeau se « refait une beauté »

Alexandre Bilodeau

Alexandre Bilodeau

Photo : La Presse canadienne / HO, CFSA - Mike Ridewood

Le temps de quelques semaines encore, les professeurs d'Alexandre Bilodeau pourront mettre un visage sur le nom du champion olympique des bosses. Mais à la mi-novembre, le Québécois, qui étudie en finance et en gestion à l'Université Concordia, quittera les salles de classe pour se consacrer à son « vrai » travail.

Et s'il faut en croire le principal intéressé, c'est une version améliorée que ses adversaires retrouveront sur les pentes cette saison. Parce que Bilodeau n'a pas lésiné sur les heures supplémentaires au gymnase pour augmenter sa force et son endurance. De la fin mars à août, ses skis, il les a laissés bien au chaud dans le placard.

« J'ai pris le temps pour me refaire une beauté. On a tout refait. J'ai retravaillé mon physique. Mon corps est plus fort, mes jambes sont plus puissantes, plus rapides. J'ai fait énormément de vélo de route. Mes entraîneurs disent que je ne suis plus le même athlète », affirme le skieur de 24 ans.

Que l'on se rassure, Bilodeau n'est pas méconnaissable, il n'a pas gagné 15 kilos de muscles comme certains joueurs de hockey durant la saison morte. Au passage, il en a profité aussi pour guérir de vieilles blessures à un talon, à un genou et au dos.

Mais un changement s'imposait, même s'il a été sacré champion du monde des bosses en parallèle, en plus de finir 2e en simple de ces mêmes mondiaux et du classement final de la Coupe du monde.

« Le sport évolue, les pistes sont plus rapides. Et pour rester au sommet, il faut s'adapter. Il faut trouver une manière de pousser la vitesse encore plus loin. Pour faire une analogie avec le golf, j'ai changé mon swing pour pouvoir passer à un autre niveau. »

Et le moment ne pouvait être mieux choisi qu'en cette saison sans enjeu majeur, pas de Championnats du monde ni de Jeux olympiques.

Alexandre Bilodeau

Alexandre Bilodeau

Photo : La Presse canadienne / AP Photo/Mark J. Terrill

Sur la neige, Bilodeau n'a pas encore vu de différence notoire. À son unique camp d'entraînement, seul avec son entraîneur en Australie en août, il s'est contenté de travailler sur les aspects techniques à basse vitesse. Ses coéquipiers reviennent tout juste d'un camp d'un mois en Nouvelle-Zélande, mais lui, il a préféré les devancer parce que les conditions printanières, il aime moins. De plus, un camp en septembre convenait moins à son horaire d'étudiant

Par contre, la différence, il l'a constatée sur une surface dure.

« Dans un exercice de pliométrie, dans les marches du mont Royal, j'ai fait éclater mes temps par plusieurs secondes », soutient l'auteur de 11 victoires en Coupe du monde.

Bilodeau n'a pas de temps précis, mais l'exercice en question a de quoi faire vomir le plus endurci des athlètes : au lieu de monter les 250 marches normalement, on saute d'une marche à l'autre. Mais attention, le jeu ne s'arrête pas là. Une fois le premier saut effectué sur une marche, Bilodeau travaille latéralement en sautant du côté gauche de la marche, puis il revient au centre. Et même scénario du côté droit. Donc, ça fait cinq sauts pour chacune des marches!

L'or olympique avant le globe

La raison pour autant de souffrances : défendre avec succès son titre olympique dans deux ans et demi. C'est donc un plan triennal que le Rosemérois a amorcé en avril dernier.

Le globe de cristal, qu'il a déjà gagné en 2009, il y tient, mais pas autant que l'or olympique.

« Je veux maximiser ma forme pour les Jeux et les Championnats du monde. Le globe, c'est une priorité, mais je ne jure pas par ça. Il va y en avoir un en 2013 et en 2014. Je ne vais pas compromettre ce que je veux faire dans trois ans pour un globe. »

Alexandre Bilodeau

Alexandre Bilodeau

Photo : AFP / Jean-Pierre Clatot

Cela dit, Bilodeau n'a pas non plus l'intention de finir deuxième... comme en 2010 quand 102 points l'ont empêché de défendre son globe. Pas question de répéter la même erreur qu'en début de saison l'an passé, où la pression de son titre olympique pesait plus qu'il ne le croyait.

À son niveau, l'aspect mental est souvent plus important que l'aspect physique. D'où le changement d'approche.

« Je l'avais un peu oublié la saison dernière, soutient-il. Je ne rentre plus au gym en me disant : "Le mois prochain, je veux développer plus de watts que Clara Hughes." Maintenant, je me dis : "Aujourd'hui, c'est ça mon objectif." Chaque jour, je me pousse pour l'atteindre. »

En octobre, à son prochain camp sur neige à Zermatt, Bilodeau pourra mesurer véritablement toute la portée de ses efforts. Efforts qu'il devra aussi multiplier pour gérer, dans son horaire d'athlète, les trois cours auxquels il s'est inscrit cette session.

« Je ne sais pas comment je vais faire pour y arriver! »

On ne s'inquiète pas trop pour lui. Il paraît que ses notes en classe ressemblent à celles sur une piste de bosses!

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