Plus de peur que de mal pour Rollin

Dominique Rollin
Photo : Yves Perret/GPCQM
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Dominique Rollin gardera des souvenirs du Grand Prix de Montréal. Mais pas ceux qu'il espérait.
C'est avec la lèvre supérieure droite bien enflée que le Québécois de la FDJ s'est présenté devant la presse. Ajoutez à cela un coude droit brûlé par le bitume et un genou droit éraflé pour compléter un dimanche décevant.
« Je mangeais tranquille juste quand le peloton se reposait des trois premiers tours qui ont été extrêmement rapides. J'ai tapé un trou ou quelque chose, parce que je suis repassé par là et je n'ai pas vu le trou. Mais le vélo est parti sous moi et je n'ai rien pu faire, a-t-il expliqué.
« Heureusement, je n'ai rien de brisé. Mais c'est dommage de chuter chez soi et de devoir arrêter si brutalement. »
Rollin s'est retrouvé face contre terre quand il a chuté sur le chemin de la Côte Sainte-Catherine à la 5e des 17 boucles du parcours de 205,7 km. La même chute qui a impliqué Philippe Gilbert, sauf que le coureur de Boucherville n'a jamais vu le numéro un mondial sur le sol.
Gilbert a pu reprendre la course sans problème, mais Rollin n'a pas eu la même chance, puisqu'il n'avait aucun coéquipier pour le ramener dans le peloton.
Par contre, après neuf tours, son nom figurait dans les classements! Le mystère a été résolu après quelques appels de l'organisation : l'équipe avait remis son vélo sur le toit de la voiture sans enlever la puce qui sert de chronomètre!
Malgré cette déveine, Rollin croit en ses chances de participer aux Championnats du monde, à la fin du mois au Danemark.
« C'est superficiel, je devrais revenir sur le vélo mardi quand je vais rentrer en Europe. Je ne pense pas être affecté physiquement. Je n'ai rien de trop sévère, ça ne va pas me ralentir dans ma préparation. »
Langlois et Parisien déçus
Bruno Langlois n'affichait pas non plus un large sourire.
Langlois a souffert dès les premiers coups de pédales dans l'ascension de la montée Camilien-Houde, parcourue dans un fulgurant temps d'environ 3 min 30 s. Il s'est accroché tant bien que mal et a réussi à revenir.
Sauf que le deuxième peloton, où il se trouvait, a maintenu son train d'enfer pour faire la jonction avec son alter ego qui avait pris la fuite dans la deuxième ascension de la côte de la Polytechnique. Au quatrième tour, les lumières du coureur de SpiderTech se sont allumées et il a jeté l'éponge.
« J'avais mal aux jambes. J'aurais peut-être dû faire plus d'efforts vendredi ou samedi pour ouvrir la machine, mais je voulais arriver reposé, a confié le coureur de Rimouski qui n'a pas pris part au Grand Prix de Québec vendredi. C'est sûr que je suis déçu de ma course, mais j'ai tout donné. Je n'étais pas dans une bonne journée. J'étais sur le bord de vomir. Je n'étais pas capable de suivre le tempo. »
La déception est d'autant plus grande pour Langlois, que quelques minutes après son abandon, le peloton a laissé filer l'échappée et s'est relevé.

François Parisien
Photo : Hugo-Sébastien Aubert
Son coéquipier François Parisien a réussi à rallier l'arrivée en 62e position, à 4 min 43 s du vainqueur Rui Alberto Da Costa. Toutefois, il s'en voulait d'avoir brûlé des cartouches trop tôt.
« J'aurais dû faire à ma tête et garder mon énergie pour le final. Dans les deux derniers tours, j'ai payé pour les efforts de début de course. J'avais de bonnes jambes et j'étais déçu de ma course à Québec, a dit le Montréalais. Mais Steve (Bauer le directeur sportif) m'avait demandé de rentrer dans l'échappée. C'est bon pour les commanditaires, c'est du temps d'antenne. »
En pleine recherche de commanditaires, la requête de Bauer était plus que légitime. Sauf que quand son coéquipier Svein Tuft a chuté, sans gravité, dans le virage en épingle de l'avenue du Parc, Parisien s'est retrouvé le seul SpiderTech dans le premier peloton, alors détaché du second par une trentaine de secondes.
Difficile donc pour lui de répondre à tous les coups de pédale. Et quand l'échappée est partie, c'était trop peu trop tard.
Le positif, c'est que l'entraînement en altitude, au Tour du Colorado, lui a permis de constater une bonne différence par rapport à sa forme à pareil moment l'an dernier. Et c'est aussi que sa saison est terminée. C'est maintenant le temps de recharger les piles.