Gilbert, l'homme à battre

Philippe Gilbert
Photo : La Presse canadienne / AP Photo/Yves Logghe
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
QUÉBEC - Philippe Gilbert était attendu de pied ferme à l'aéroport Jean-Lesage, mardi après-midi. Des quelque 120 coureurs arrivés à Québec pour la première épreuve des Grands Prix cyclistes, vendredi, c'est le Belge qui a vu tous les projecteurs se tourner vers lui.
Pas surprenant. D'abord, les courses d'un jour, c'est son affaire. Son palmarès parle de lui-même : 16 victoires cette saison, dont le triplé Amstel Gold Race, Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège en huit jours. Seul Davide Rebellin avait réussi à triompher dans les trois classiques ardennaises la même année, en 2004.
Ajoutez à cela une victoire à la première étape du Tour de France et un premier titre national sur route et au contre-la-montre.
Puis, les parcours de Québec et de Montréal conviennent parfaitement à son style de guerrier. Depuis qu'il a confirmé sa présence dans la Belle Province le 8 juillet, tout le monde parle de lui comme de « l'homme à battre », tant les spécialistes que les coureurs.
Ryder Hesjedal l'a nommé comme l'un de ses principaux adversaires lors d'une conférence téléphonique la semaine dernière. À l'aéroport, son nom est revenu dans les discours du champion olympique Samuel Sanchez, du Norvégien Edvald Boasson Hagen, 2e à Québec l'an dernier, et de son coéquipier chez Sky Simon Gerrans.
« J'espère que je suis l'homme à battre, a déclaré candidement Gilbert lorsqu'on lui a fait part des propos de ses rivaux. Ma condition est un peu moindre que les semaines passées, mais j'espère quand même pouvoir jouer la victoire. »
Le coureur d'Oméga Pharma-Lotto, qui passera à BMC l'an prochain, ne connaît pas grand-chose des parcours québécois. Il n'a rien vu de la victoire de Thomas Voeckler à Québec, ni de celle de Robert Gesink à Montréal deux jours plus tard.
Mais ce n'est rien pour l'empêcher de dormir.
« Ce sont des circuits, on passe très souvent à la même place. Ce n'est pas comme une course très technique en ligne où il y a beaucoup de pièges. Ici, on a ses repères qui sont très vite pris. »
Si la plupart des coureurs interviewés parlent de l'importance des points en jeu pour le classement WorldTour des équipes (les 18 premières à la fin de l'année sont assurées d'être invitées à toutes les courses), Gilbert, lui, est plus égoïste.
Il veut reprendre à Cadel Evans la place de numéro un mondial que l'Australien lui a ravie en triomphant au Tour de France. Six points séparent les deux protagonistes. Une place parmi les cinq premiers (une victoire vaut 80 points) dans la Grande-Allée ou dans l'avenue du Parc permettrait à Gilbert de reprendre son dû.
« J'ai fait une très grande saison. C'est une belle saison, affirme le Belge de 29 ans, qui disputera possiblement ses dernières courses avec sa formation actuelle. J'aimerais passer premier au classement du WorldTour et ainsi finir pour la première fois de ma vie premier. J'ai fini 3e l'an passé, donc ça peut être une belle amélioration. »
Il ne faudrait pas oublier de mentionner l'autre objectif que Gilbert poursuit discrètement : le titre de champion mondial au Danemark à la fin du mois... même si le parcours convient davantage aux sprinteurs.
Gerrans et Boassen Hagen affamés

Edvald Boasson Hagen
Photo : La Presse canadienne / AP Photo/Laurent Cipriani
Outre Gilbert, Boasson Hagen a aussi des visées sur le titre mondial. Raison pour laquelle il revient au Québec parce que les deux parcours lui serviront d'excellente préparation.
« J'ai hâte de courir. J'ai une très bonne équipe (Sky), ça va être très intéressant. J'espère être l'un des joueurs principaux, a indiqué le Norvégien, gagnant de deux étapes à la Grande Boucle.
« Je me sens très fort. J'ai bien roulé dans les dernières courses. J'espère avoir encore la forme. Ce sont mes dernières courses avant les mondiaux. J'espère seulement ne pas chuter dans le dernier virage », a-t-il ajouté en riant.
L'an dernier, Boasson Hagen bataillait pour la 2e place à Montréal quand il a mal abordé le virage en épingle de l'avenue du Parc. Son résultat... et son orgueil en ont souffert!
Comme Gilbert, Simon Gerrans vivra son baptême en sol québécois. Et comme Gilbert, l'Australien vise haut. Il a terminé 2e du Grand Prix de Plouay il y a 10 jours.
« Ma forme était excellente à Plouay (28 août). Je vais découvrir les circuits au cours des prochains jours. Montréal me conviendra mieux. J'ai de bonnes chances de faire quelque chose », assure celui qui portera le maillot de la nouvelle formation australienne GreenEdge en 2012.
En tout cas, la table est mise et les paris sont ouverts.