Adoption autochtone «Sixties Scoop» : un recours collectif déposé contre le gouvernement

Un enfant autochtone porte un vêtement traditionnel lors de la Journée nationale des Autochtones le 22 juin 2011.
Photo : La Presse canadienne / AP Photo / Kevin Frayer
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un groupe de plaignants a déposé lundi un recours collectif contre le ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord canadien, dans le cadre de l'affaire du « Sixties Scoop ».
Ce terme réfère à une page méconnue de l'histoire autochtone du Canada, alors que des milliers d'enfants ont été retirés de leurs familles d'origine pour être confiés à des familles d'accueil blanches en vue d'une adoption.
Cinquante-sept personnes d'origine autochtone font pour le moment partie de la plainte déposée par l'avocat de Regina Tony Merchant.
Selon l'avocat, de 10 000 à 15 000 personnes auraient été victimes d'adoption du genre et sont susceptibles d'avoir développé des traumatismes.
Les enfants ainsi adoptés se sont en effet retrouvés dans des familles où ils ont été coupés de tout contact avec leur culture et où, selon M. Merchant, ils étaient fréquemment dénigrés à cause de leur origine.
Au-delà d'une perte d'identité, plusieurs ont été victimes de sévices physiques et sexuels, affirme la poursuite. Certains auraient développé des dépendances aux drogues ou à l'alcool ou encore des troubles psychologiques à la suite de ces abus.
L'avocat ne met pas en doute les bonnes intentions des gouvernement de l'époque, mais il estime qu'il n'aura pas d'autre choix que de reconnaître que le « programme a très mal fonctionné ».
Il ajoute que d'autres victimes pourraient se joindre au recours collectif si la possibilité d'une compensation financière les pousse à révéler au grand jour les abus qu'ils ont subis.
« Collectivement, ensemble, ça fait un dossier plus fort. Alors, nous sommes sûrs que nous réussirons pour ces gens à qui on a causé du tort », affirme Me Merchant.
La Cour doit étudier la plainte et juger si elle est recevable avant qu'une date ne soit fixée pour le procès. Cette étude pourrait prendre entre huit et neuf mois, selon Me Merchant.
Pour l'instant, le gouvernement fédéral et la Fédération des nations indiennes de la Saskatchewan refusent de commenter l'affaire.
Avec des informations de Maxime Coursol