Moubarak sera jugé au Caire à partir du 3 août

Photo : AP/Amr Nabil
L'ancien président égyptien Hosni Moubarak sera jugé au Caire à partir du 3 août pour corruption et pour avoir donné l'ordre de tuer des manifestants pendant le soulèvement qui l'a forcé à démissionner en février, a annoncé jeudi le vice-ministre de la Justice.
Mohammed Munie, cité par l'agence de presse officielle MENA, a précisé que le procès se tiendrait au Centre international de conférence et d'exposition de la capitale. Toutefois, un juge de la Cour d'appel doit encore annoncer officiellement que l'ex-président, hospitalisé dans le Sinaï (nord-est), sera déplacé. La loi égyptienne oblige l'accusé à se présenter physiquement à son procès.
La dégradation de l'état de santé d'Hosni Moubarak avait fait penser que le procès pourrait être reporté à une date ultérieure ou se tenir à Charm el-Cheikh, la station balnéaire sur la mer Rouge où il est soigné depuis le début avril. Mais l'état de santé de Moubarak autorise à le juger au Caire, a déclaré jeudi le ministre de la Santé, Amr Helmy.
Hosni Moubarak a régné sur l'Égypte d'une main de fer pendant 29 ans, jusqu'à sa démission le 11 février sous la pression de la rue, mais la répression du mouvement de contestation pendant 18 jours (25 janvier-11 février) a fait près de 850 morts. L'ancien chef de l'État nie avoir donné l'ordre de tirer.
Ses fils, Gamal, qui était considéré comme son dauphin, et Alaa, riche homme d'affaires, seront également jugés le 3 août, ainsi que l'ex-ministre de l'Intérieur Habib Al-Adly et six anciens conseillers. Gamal et Alaa Moubarak, qui sont détenus au Caire depuis la mi-avril, sont soupçonnés notamment de corruption, d'abus de fonds publics et d'implication dans la répression des manifestations.
Un report du procès risquerait d'aggraver les tensions entre le Conseil militaire, qui assure l'intérim à la tête de l'Égypte, et les manifestants, qui voudraient une accélération des réformes. De nombreux Égyptiens accusent l'armée de renâcler à poursuivre les anciens piliers du régime et les responsables présumés de la répression.
Associated Press