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Dénonciation des gardes forcées en psychiatrie

Manifestation d'Action Autonomie devant le bureau du ministre de la santé et des services sociaux Yves Bolduc.

Manifestation d'Action Autonomie devant le bureau du ministre de la santé et des services sociaux Yves Bolduc.

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Une dizaine de personnes se sont présentées lundi au bureau du ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, Yves Bolduc, pour lui demander d'améliorer l'application de la loi sur les détentions forcées des personnes représentant un danger pour elles-mêmes et pour autrui.

La Protectrice du citoyen, Raymonde Saint-Germain, a déposé un rapport vendredi dernier qui fait état de grandes disparités dans l'application de cette loi. « On interprète la notion de dangerosité de manière inadéquate. On confond de manière régulière la dangerosité avec le fait que la personne dérange, ce qui est vraiment autre chose », affirme Mme Saint-Germain.

La Protectrice du citoyen estime ainsi que de nombreux médecins, infirmiers, policiers et ambulanciers contreviennent à la loi et placent en garde forcée des personnes qui ne représentent pas forcément un danger pour elles-mêmes ou pour autrui.

Internement contre son gré

Donia Johnson-Bunge, une femme qui souffre de dépression et dont l'état s'est aggravé après le suicide de son fils de 17 ans, a subi le traumatisme de la détention forcée.

L'été dernier, elle a été emmenée de force à l'hôpital par des policiers et a passé 41 jours d'internement contre son gré. « Je voulais aller prendre l'air, je voulais aller marcher, faire de l'exercice. Je ne pouvais pas », explique cette résidente de Ville Mont-Royal.

Pour ne pas que de tels cas se reproduisent, la protectrice du citoyen recommande au ministère de la Santé et des Services sociaux d'établir des lignes directrices pour évaluer la dangerosité et de mettre en place une formation commune à tous les intervenants.

Action Autonomie, une association qui dénonce les abus en matière de garde forcée depuis 13 ans, approuve ces recommandations. Ses membres ont déposé lundi une plainte au bureau du ministre Bolduc.

« Cette mesure est souvent vécue comme une violence institutionnalisée et a pour effet de traumatiser des personnes qui ont déjà un vécu d'abus et d'agression. Les gens sont trop souvent internés parce qu'ils sont dérangeants dans leur souffrance et parce qu'il n'y a pas de ressources disponibles pour leur venir en aide », dénonce la porte-parole d'Action Autonomie, Johanne Galipeau.

Trois cent six personnes ont signé cette plainte adressée au ministre Bolduc. En 2008, 2400 requêtes pour garde forcée ont été présentées au tribunal dans la seule ville de Montréal.

D'après un reportage de Benoît Giasson

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