Un concert pour souligner les deux ans du lock-out

Photo : La Presse canadienne / Peter McCabe
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Un concert-bénéfice a eu lieu lundi soir pour marquer le deuxième anniversaire du lock-out au Journal de Montréal.
Ce concert de solidarité réunissait entre autres les Zapartistes, le groupe Karkwa, Damien Robitaille et Bernard Adamus.
Le 24 janvier 2009, les 253 syndiqués du Journal de Montréal ont été mis en lock-out par leur employeur Quebecor. « C'est le plus long conflit dans les médias au Québec, le plus long conflit des médias de papier au Canada, si je ne me trompe pas, ce qui est tout à fait navrant », a commenté le président du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal, Raynald Leblanc.
« Un concert de solidarité, ça ramasse des sous pour pouvoir se tenir debout encore plus longtemps, puisque c'est ça qu'on nous impose. Et c'est aussi une façon de se rassembler avec la population, avec des artistes, avec notre monde, avec d'autres syndicats », avait expliqué M. Leblanc lors d'un point de presse antérieur, donné à l'occasion de l'annonce du spectacle.
On ne sait vraiment pas où ça s'en va et combien de temps ça va durer.
Un concert semblable avait eu lieu à pareille date l'an dernier.
Un conflit qui perdure
M. Leblanc a affirmé que les négociations avec la direction du quotidien avaient peu progressé depuis octobre dernier, mais qu'elles avaient repris depuis quelques jours.
« Il y a des rencontres qui sont sérieuses. Je ne veux pas vous dire où on en est parce que c'est très compliqué, une négociation. Ça se fait par petits bouts et les petits bouts qu'on discute n'ont pas toujours rapport avec la finale. On va attendre d'avoir une finale. Comme on dit au baseball : ce n'est pas fini tant que ce n'est pas fini », a déclaré M. Leblanc.
En octobre, les syndiqués avaient rejeté à 90 % une offre patronale. Le syndicat a fait une contre-offre.
Dimanche, au moment où il confirmait l'intention de Quebecor de s'impliquer financièrement dans la construction d'un nouvel aréna à Québec, le PDG de l'entreprise, Pierre Karl Péladeau, a confirmé que de nouvelles négociations étaient en cours. « Oui, il y a des négociations qui ont lieu actuellement. Nous poursuivons, car ça a toujours été l'objectif, une entente, pour le bénéfice de l'ensemble des partenaires dans ce dossier », a-t-il affirmé aux journalistes.
Le quotidien a été publié sans interruption depuis le début du conflit. Il est alimenté par le travail des cadres du journal et par celui de journalistes travaillant pour d'autres médias appartenant à Quebecor Media.
Une pétition lancée pour appuyer les syndiqués en lock-out compterait maintenant près de 35 000 noms, selon M. Leblanc. « Les personnes s'engagent à ne plus lire le journal et à ce que leur nom soit publié. Des entreprises nous ont signifié qu'elles se dissociaient du journal [pour leurs publicités]. Il faut envoyer un message très clair à Quebecor », affirme M. Leblanc.
Le syndicat estime que l'issue du conflit dépend d'une modification du Code du travail qui amenderait les dispositions antibriseurs de grève. Le syndicat a d'ailleurs qualifié de frileuse la position de Québec dans le conflit.
Une commission parlementaire entendra, au début de février, les auteurs de deux pétitions qui demandent au gouvernement d'agir dans ce dossier.
La direction du quotidien affirme vouloir changer en profondeur les façons de faire, notamment pour les adapter aux nouveaux médias et pour faire face au contexte difficile qui sévit actuellement dans la presse écrite. Elle estime ainsi avoir besoin de beaucoup moins d'employés et veut procéder à d'importantes mises à pied.
Avec les informations de La Presse canadienne