Besoins criants de services en santé mentale pour les détenus

Le gouvernement canadien doit « investir sérieusement » dans les soins en santé mentale dans le milieu carcéral pour favoriser la réhabilitation des détenus vulnérables, juge un comité des Communes.
Selon le comité de la sécurité publique, les services correctionnels fédéraux devraient faire des soins en santé mentale une priorité.
Les prisons ne sont pas capables, en ce moment, d'offrir des traitements adéquats et du soutien à la majorité des criminels souffrant de problèmes de santé mentale ou de problèmes de drogues, indique le comité parlementaire dans son rapport.
Or, selon ces députés, les criminels qui souffrent de problèmes mentaux et qui ne reçoivent pas de traitements adéquats risquent davantage de commettre des crimes après leur libération.
Au sein de la population carcérale, un peu plus d'un homme sur 10 et d'une femme sur 5 souffrent de problèmes mentaux au moment où ils commencent leur incarcération.
Parmi ses 71 recommandations, le comité suggère la mise en place de tribunaux spéciaux pour traiter les cas des personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de drogue.
Il recommande aussi que les services correctionnels concluent des ententes avec les hôpitaux psychiatriques provinciaux pour leur transférer des criminels qui représentent une menace pour eux-mêmes ou pour les autres, mais qui ne peuvent être soignés dans les cliniques des pénitenciers. Ces ententes comporteraient des clauses monétaires et des gardiens de sécurité temporaires pour les hôpitaux provinciaux.
Les députés affirment que même les détenus qui sont admis dans les centres de traitements régionaux des services correctionnels doivent souvent quitter ces centres prématurément, à cause de leur surpopulation. « Ainsi, beaucoup de criminels se retrouvent à nouveau dans un état de détresse psychologique peu de temps après leur retour à la prison générale », explique leur rapport.
Le mois dernier, l'ombudsman des prisons fédérales a déclaré que l'état des pénitenciers fédéraux surchargés et vieillissants compromettait la réhabilitation des criminels, ce qui menace la sécurité publique.
Le comité estime qu'il est important que le gouvernement écoute ces recommandations, tout particulièrement parce que la population carcérale risque de continuer d'augmenter, considérant les effets potentiels du programme législatif du gouvernement en matière de justice.