Des réserves pour 20 ans

Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le professeur Jean-Thomas Bernard, de l'Université Laval, estime que le gisement Old Harry renferme les réserves nécessaires pour répondre à la consommation annuelle de pétrole du Québec pendant 20 ans.
En entrevue à RDI économie avec Gérald Fillion, le professeur titulaire d'économie des ressources naturelles à l'Université Laval, Jean-Thomas Bernard a déclaré que les réserves de pétrole du gisement Old Harry étaient suffisantes pour répondre à la consommation annuelle de pétrole du Québec pendant 20 ans.
Il pourrait receler 6 milliards de barils de pétrole, dont le tiers serait récupérable. Mais d'ici là, plusieurs obstacles restent à franchir.
Le Québec et Terre-Neuve-et-Labrador ne sont pas sur la même longueur d'onde en ce qui concerne l'exploitation de ce gisement.
Le gisement pétrolier Old Harry est situé dans le golfe du Saint-Laurent, à 70 % en territoire québécois et à 30 % en territoire terre-neuvien.
Québec ne ferme pas la porte à d'éventuels forages en mer, mais veut d'abord connaître les risques et négocier avec le gouvernement fédéral une entente sur le partage des revenus.
En attendant les résultats d'une évaluation environnementale, qui doivent être publiés d'ici 2012, Québec a imposé un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des hydrocarbures et demande au gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador d'en faire autant.
Le gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador, lui, ne juge pas cette mesure nécessaire.
Le 4 octobre, l'Office Canada-Terre-Neuve-et-Labrador sur les hydrocarbures, l'équivalent terre-neuvien du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) au Québec, a autorisé l'entreprise Corridor Ressources d'Halifax à faire des relevés sismiques en zone terre-neuvienne, un prélude à des travaux de forage.
Des milliards de dollars en jeu
Québec tente depuis 12 ans d'obtenir une entente similaire à celle que Terre-Neuve a obtenue, afin de recevoir 100 % des redevances sur les ressources des fonds marins.
Selon la ministre des Ressources naturelles du Québec, Nathalie Normandeau, l'exploitation de ce gisement pourrait rapporter des milliards de dollars au Québec et faire de la province « la Norvège de l'Amérique du Nord ».
Mais d'ici là, Québec craint que le pétrole et le gaz contenus dans son sous-sol soient pompés par Terre-Neuve-et-Labrador sans qu'une entente ne soit conclue avec le gouvernement fédéral.
Le 21 octobre, le premier ministre canadien, Stephen Harper, s'est dit prêt à discuter avec le Québec dans le but de conclure une entente sur un possible transfert de compétences sur la gestion des fonds marins.