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Ottawa bloque l'offre de BHP pour PotashCorp

Une usine de PotashCorp à Rocanville, en Saskatchewan

Ottawa a bloqué en novembre dernier l'offre d'achat de l'Australienne BHP pour la Saskatchewanaise PotashCorp.

Photo : La Presse canadienne / Troy Fleece

Radio-Canada

Ottawa bloque pour l'instant l'acquisition du géant canadien PotashCorp par l'anglo-australienne BHP Billiton parce qu'il n'y voit pas d'avantage net pour le Canada. Le gouvernement saskatchewanais accueille cette décision avec soulagement.

Le gouvernement fédéral a bloqué mercredi l'acquisition du géant canadien PotashCorp par l'anglo-australienne BHP Billiton, une transaction de près de 40 milliards de dollars américains, parce qu'il n'y voit pas d'avantage net pour le Canada.

Le ministre Clement a dit avoir évalué cette proposition de façon rigoureuse.

« Je suis en mesure de confirmer que j'ai envoyé un avis à BHP Billiton pour lui indiquer que je ne suis pas d'avis, à l'heure actuelle, que la transaction proposée sera vraisemblablement à l'avantage net du Canada », a affirmé le ministre Clement en conférence de presse.

« J'ai pris cette décision à la suite d'un examen approfondi et rigoureux de la transaction proposée. BHP Billiton dispose de 30 jours pour présenter des observations supplémentaires et prendre de nouveaux engagements », a-t-il poursuivi.

« Je prendrai une décision définitive à la fin de cette période », a ajouté le ministre Clement.

C'est la deuxième fois seulement qu'Ottawa a recours à la Loi sur Investissement Canada pour empêcher une transaction.

PotashCorp est opposée à l'offre d'achat de BHP, qu'elle juge nettement insuffisante. « Le conseil d'administration de PotashCorp croyait fermement qu'elle ne reflétait ni la position de premier plan occupée par la compagnie dans une industrie stratégiquement vitale, ni les perspectives de croissance de l'entreprise », a déclaré l'entreprise dans un communiqué.

Pour sa part, BHP a exprimé sa déception, arguant que la transaction aurait profité à la Saskatchewan, au Nouveau-Brunswick et à tout le pays. « BHP Billiton va continuer de collaborer avec le ministre et avec le service de la direction générale de l'examen d'Industrie Canada, et réévaluera les options qui s'offrent à elle », a déclaré l'entreprise anglo-australienne par communiqué.

Wall satisfait, l'opposition à Ottawa sceptique

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a accueilli avec soulagement la décision du gouvernement fédéral. « Nous demeurons un pays ouvert, nous sommes un pays qui accueille les investissements étrangers, nous prônons le libre-échange mais nous avons le bonheur de compter sur une grande quantité de ressources naturelles... et à cet égard, il est possible que nous ayions à agir de façon différente; nous devons peut-être penser en fonction des générations futures », a-t-il dit, en remerciant plus particulièrement les Saskatchewanais d'avoir exprimé leur opposition à la transaction.

Pouvons-nous être un pays ouvert à l'investissement étranger, favorable au libre-échange et néanmoins rejeter certaines offres de rachat? Je pense que oui.

Une citation de Brad Wall, premier ministre de la Saskatchewan

Le premier ministre Wall avait menacé Ottawa de poursuites si le gouvernement fédéral avait pris une décision qui ne servait pas les intérêts de sa province. Selon lui, autoriser cette transaction aurait constitué une trahison pour la Saskatchewan et le Canada.

À Ottawa, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, a déclaré que sa formation accentuerait la pression sur le gouvernement de Stephen Harper pour que la décision finale soit un refus.

De son côté, le chef de l'opposition officielle, Michael Ignatieff, s'interroge sur le délai de 30 jours consenti à BHP Billiton pour revoir son offre, alors que ce délai est obligatoire dans la Loi sur Investissement Canada. Le chef du Parti libéral a toutefois critiqué le caractère secret de l'opération et la façon dont Investissement Canada évalue les transactions.

Notre point de vue, c'est que la porte devrait être définitivement fermée dans cette affaire.

Une citation de Le chef libéral Michael Ignatieff

1638 prises de contrôle étrangères

Selon des données compilées par Bloomberg, des 1638 prises de contrôle étrangères proposées au Canada au cours des 25 dernières années, le gouvernement canadien n'en a refusé qu'une seule.

La proposition d'achat de la McDonald Detwiler Associates (MDA) de Vancouver par l'américaine Alliant Techsystems a été refusée en mai 2008 pour des questions de sécurité. MDA est propriétaire des satellites Radarsat et du Canadarm.

Avant l'annonce d'Ottawa mercredi après-midi, l'action de PotashCorp valait un peu plus de 146 $ à la Bourse de Toronto.

L'entreprise anglo-australienne BHP Billiton est prête à verser 38,6 milliards de dollars en retour des actions de PotashCorp. Il s'agit de la plus importante tentative de prise de contrôle de l'histoire du Canada.

La Saskatchewan s'oppose à cette transaction. Les chefs des gouvernements du Québec, de l'Alberta et du Manitoba ont aussi fait part de leur opposition.

Avec les informations de La Presse canadienne

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