Pesticide approuvé et controversé

Élevage de saumons (archives)
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
L'autorisation de la deltaméthrine dans la baie de Fundy réjouit les aquaculteurs, mais elle inquiète les pêcheurs et les environnementalistes qui craignent que ce produit nuise à plusieurs espèces.
Santé Canada autorise l'utilisation de la deltaméthrine dans la baie de Fundy. Ce pesticide est aussi connu sous le nom d'Alphamax.
Les aquaculteurs de la région combattent le pou de mer. Malgré sa taille minuscule, ce crustacé tue le saumon. Les aquaculteurs veulent l'éliminer avec des pesticides. Selon Pamela Parker, directrice de l'Association des éleveurs de poissons du Canada atlantique, il serait cruel de laisser les saumons se défendre seuls.
Les aquaculteurs se servent depuis 10 ans du pesticide Slice, mais le pou s'y habitue. Ils cherchent aujourd'hui le bon mélange de pesticides. Ils affirment que chaque produit agit de façon complémentaire. Ils se servent en fait d'un plus petit volume de pesticides que par le passé, indique Mme Parker.
Un environnement fragile
Cependant, l'effet des pesticides sur la pêche soulève des doutes. Les Sentinelles de la baie de Fundy, un groupe de défense de l'environnement, dénoncent ce danger haut et fort.
« On sait que ces pesticides sont dangereux. Ils sont toxiques aux crustacés, et c'est dangereux aux industries de pêche aussi, spécialement l'industrie du homard », affirme Matthew Abbott, coordonnateur des Sentinelles de la baie de Fundy.
Des centaines de homards ont été trouvés morts l'automne dernier dans la baie de Fundy. Les pêcheurs ont immédiatement jeté le blâme sur un pesticide. Pamela Parker dit toutefois que lors de tests effectués l'année dernière, l'Alphamax n'a pas eu d'effet néfaste sur le homard.
Selon les Sentinelles de la baie de Fundy, les éleveurs doivent changer leur façon de faire. Le groupe d'environnementalistes propose à l'industrie de s'installer à l'écart des espèces sauvages.
« Ça ne peut pas continuer comme ça. Il fait trop de dommage à l'environnement, soutient Matthew Abbott. « Ce qu'on voit maintenant, ce n'est pas durable du tout », ajoute-t-il.
Santé Canada, pour sa part, indique que l'utilisation de l'Alphamax ne représente pas un risque inacceptable pour la santé et l'environnement. Les aquaculteurs du Nouveau-Brunswick pourront donc s'en servir, à certaines conditions, jusqu'à la fin de l'année.