Offre patronale rejetée

Photo : La Presse canadienne / Peter McCabe
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Les 253 employés en lock-out du Journal de Montréal ont refusé massivement, à 89,3 %, les offres patronales après cinq semaines de négociations. Quebecor se dit déçue, estimant que le règlement proposé était « honorable et satisfaisant ».
Après 21 mois sur le trottoir, les employés du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal (STIJM) ont rejeté en bloc les nouvelles propositions patronales.
Réunis depuis 10 h mardi matin, les employés en lock-out ont dit non, d'une forte voix, à 89,3 %. Ils avaient avant cela étudié pendant de nombreuses heures ce que Quebecor avait mis sur la table. Ils ont dû se prononcer sur d'importantes mises à pied.
L'employeur exigeait :
- la réduction du nombre d'employés de 253 à une cinquantaine (il serait resté 17 journalistes au lieu de 65 et il n'y aurait plus eu de réviseurs);
- La fermeture de RueFrontenac.com;
- L'interdiction pour les licenciés de travailler pour La Presse ou Cyberpresse;
- L'interdiction pour les licenciés de créer d'autres quotidiens francophones dans la région montréalaise pendant six mois.
La partie patronale offrait 100 000 $ d'indemnités salariales pour chaque personne renvoyée.
Cette assemblée générale concernait uniquement les journalistes et autres salariés de l'information du Journal de Montréal.
En entrevue à RDI, le président du STIJM, Raynald Leblanc, a utilisé les adjectifs « inconcevable » et « dure » pour qualifier la proposition patronale.
M. Leblanc a affirmé que l'employeur voulait réduire les effectifs du Journal à un niveau inférieur au quotidien gratuit 24 heures, aussi propriété de Quebecor.
Le président du STIJM a expliqué que le syndicat avait étudié chaque détail de la proposition et que le vote des employés avait été totalement libre. Il a affirmé que le débat à huis clos s'était rapidement orienté vers une affirmation du caractère inacceptable des offres soumises.
Raynald Leblanc a rappelé le récent jugement de la Cour d'appel qui a débouté les syndiqués qui contestaient la légitimité de l'agence QMI, qui fournit des textes au Journal de Montréal pendant le lock-out. Il a estimé que les dispositions du Code du travail du Québec sur les briseurs de grève devraient être changées.
Communiqué de Quebecor
Dans un communiqué, Quebecor Media se dit déçue du rejet du règlement par les syndiqués. « La direction du Journal demeure convaincue qu'il s'agissait d'un règlement honorable et satisfaisant pour les deux parties », peut-on lire. L'entreprise spécifie que les salaires donnés aux employés restants seraient restés les plus élevés du milieu.
La demande d'entrevue formulée par Radio-Canada a été refusée.
Les 627 jours à la rue représentent le plus long conflit de l'histoire de la presse au Québec, et de la presse francophone au Canada.
Cinq semaines de négociations
Les propositions pour lesquelles les employés ont voté résultaient d'un blitz de négociations de cinq semaines. Ces négociations se sont terminées samedi dernier, à minuit.
Les pourparlers se sont déroulés en présence d'un médiateur spécial, nommé en août dernier par le gouvernement du Québec. Le contenu de la proposition négociée a été gardé secret.
Il est envisageable que Québec se penche sur le dossier dans une commission parlementaire spéciale.
Avec les informations de La Presse canadienne