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Maxime Bernier a-t-il omis de dire la vérité?

Maxime Bernier à la Chambre des communes, en mai 2008

Maxime Bernier

Photo : La Presse canadienne / Tom Hanson

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Des documents obtenus par le réseau CBC sèment le doute sur les allégations de l'ex-ministre conservateur selon lesquelles il a été inondé de plaintes sur le formulaire long du recensement lorsqu'il était responsable du dossier.

Des documents obtenus par le réseau CBC en vertu de la loi d'accès à l'information remettent en question des allégations du député conservateur Maxime Bernier.

M. Bernier a affirmé, en juillet dernier, qu'il avait été inondé de plaintes relatives au formulaire long obligatoire du recensement à l'époque où il était ministre responsable de Statistique Canada.

Le député de Beauce a soutenu que son bureau recevait un millier de plaintes par jour lors du recensement de 2006.

Comme l'a constaté CBC, Paul Halucha, employé d'Industrie Canada, l'ancien portefeuille de M. Bernier, a écrit à une haute fonctionnaire de Statistique Canada pour savoir si l'agence était en mesure de confirmer les affirmations de M. Bernier.

Une « enquête interne sur la correspondance n'a pas démontré quoi que ce soit pouvant approcher un millier par jour », a-t-il écrit dans un courriel du 18 juillet adressé à Connie Graziadei.

« Nous recevions de 25 à 30 plaintes par année. »

— Une citation de  Extrait du courriel de Paul Halucha

Selon les documents, la réponse de Mme Graziadei fait état d'un total de 882 plaintes pour les questionnaires courts et longs de recensement. De ce nombre, 332 dénonçaient l'attribution d'un contrat de collecte de données à la firme américaine Lockheed Martin.

Toutefois, seules 22 concernaient le « caractère intrusif » des questions.

Le ministre actuel d'Industrie Canada, Tony Clement, a affirmé à de nombreuses reprises qu'il avait reçu des plaintes de citoyens qui disaient que le questionnaire détaillé constituait une atteinte à leur vie privée et qui dénonçaient son caractère obligatoire.

Lors de sa comparution devant le comité de l'industrie, en juillet dernier, il a affirmé qu'un recenseur lui avait indiqué que certains citoyens « étaient en pleurs, absolument terrifiés d'être déportés » s'ils ne remplissaient pas le recensement détaillé.

Plusieurs autres députés conservateurs ont eux aussi affirmé que de nombreux résidents de leur circonscription respective étaient opposés au questionnaire de 40 pages.

Cependant, aucun des documents de Statistique Canada obtenus ne fait état de plaintes déplorant le caractère obligatoire du questionnaire.

La députée libérale Carolyn Bennett, qui a déposé un projet de loi privé appelant le gouvernement à revenir sur sa décision, a soutenu que les documents montraient que le gouvernement de Stephen Harper avait pris une décision « complètement sur une base idéologique ».

La façon la plus simple de se plaindre est dans les bureaux des députés, a-t-elle argué lors d'une entrevue à la CBC. Or, a-t-elle ajouté, « nous n'avons eu aucune plainte à nos bureaux. »

Le député néo-démocrate Brian Masse a de son côté déclaré que les conservateurs « ne font que l'inventer ».

En juillet dernier, la commissaire fédérale à la vie privée indiquait qu'elle n'avait reçu que trois plaintes en 10 ans au sujet du processus de recensement.

L'annonce du retrait du long formulaire obligatoire de recensement, plus tôt cet été, a provoqué une levée de boucliers dans le monde universitaire et politique. Cette décision a même entraîné la démission du directeur de Statistique Canada, Munir Sheikh.

Le gouvernement conservateur a indiqué à plusieurs reprises qu'il ne comptait pas revenir sur sa décision.

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