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L'échange d'espions a eu lieu

L'échange s'est produit sur le tarmac de l'aéroport de Vienne vendredi.

L'échange s'est produit sur le tarmac de l'aéroport de Vienne vendredi.

Photo : AFP / Dieter Nagl

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le plus important échange d'espions depuis la fin de la guerre froide a eu lieu vendredi à Vienne. La Russie récupère 10 agents secrets, les États-Unis, 4.

L'aéroport de Vienne a été le théâtre vendredi du plus important échange d'espions entre la Russie et les États-Unis depuis la fin de la guerre froide.

Un Boeing 767-200 transportant 10 agents russes et un Yakovlev Yak-42 transportant 4 Russes ayant admis avoir collaboré avec les États-Unis se sont stationnés l'un à côté de l'autre sur le tarmac. Une passerelle a été installée entre les deux appareils.

L'avion russe a redécollé peu après, suivi de l'avion américain. L'échange s'est déroulé à l'abri de la presse, de sorte que personne n'a pu être témoin de l'échange.

L'affaire ne fait cependant aucun doute, puisque les autorités russes et américaines ont confirmé qu'elles se sont entendues sur cet échange, inédit depuis le milieu des années 80.

Les États-Unis récupèrent ainsi quatre Russes condamnés par la justice russe, soit Igor Soutiaguine, Alexandre Zaporojski, Guennadi Vassilenko et Sergueï Skripal. Les quatre hommes ont été graciés par le président russe Dimitri Medvedev après qu'ils eurent signé des aveux.

Qui sont les Russes expulsés vers les États-Unis?

Igor Soutiaguine a été condamné à 15 ans de prison en 2004 pour avoir transmis des documents secrets sur les sous-marins nucléaires russes aux États-Unis, par l'entremise d'une firme de sécurité britannique qui aurait été mise sur pied par la CIA. Il a toujours clamé son innocence.

Alexandre Zaporojski est un ex-agent du renseignement russe accusé d'avoir travaillé pour la CIA. Il purgeait depuis 2003 une peine de 18 ans. Selon AP, il aurait pu être à l'origine de l'arrestation de Robert Hanssen et Aldrich Ames, deux des plus importants espions jamais capturés aux États-Unis.

Sergueï Skripal est un ex-colonel du renseignement militaire russe. Il a été condamné en 2006 à 13 ans de prison pour espionnage au profit de la Grande-Bretagne. Il a reconnu avoir travaillé pour eux depuis 1995. Selon l'accusation, il a révélé des informations sur les agents russes travaillant en Europe.

Guennadi Vassilenko est le seul à ne pas avoir été condamné pour espionnage. Cet ancien agent du KGB reconverti en chef du service de sécurité de la compagnie de télévision "NTV-Plus" a été condamné à trois ans de prison en 2006 pour possession illégale d'armes, préparation d'engins explosifs artisanaux et résistance à la police. Il était encore en prison pour une raison inexpliquée.

La Russie retrouve 10 agents arrêtés par le FBI il y a une dizaine de jours. Tous ont admis en Cour fédérale jeudi qu'ils ont agi pour le compte de la Russie sans en avoir avisé le gouvernement américain. Ils n'étaient pas accusés d'espionnage, puisqu'ils n'ont jamais transmis d'informations classées secrètes en Russie. Le juge a annoncé du même coup qu'ils seraient expulsés vers la Russie.

Au cours de l'audience, les agents qui avaient de fausses identités ont révélé leurs vrais noms : Cynthia et Richard Murphy s'appellent en fait Lydia et Vladimir Gouriev, Donald Howard Heathfield est le nom d'emprunt d'Andreï Bezroukov, Tracey Lee Ann Foley est en fait Elena Vavilova. Juan Lazaro, époux de Vicky Pelaez et premier à avoir admis travailler pour les services de renseignements russes, s'appelle Mikhaïl Vasenkov.

Les vrais noms de Michael Zottoli (Mikhaïl Koutsik), et de Patricia Mills (Natalia Pereverzeva) avaient déjà été révélés par le département de la Justice, tandis que les trois derniers, Vicky Pelaez, Mikhaïl Semenko et la jeune Russe Anna Chapman utilisaient leur véritable identité.

« Il a été décidé qu'une résolution rapide et globale [de l'affaire] devait être trouvée pour des raisons de sécurité nationale et humanitaires, a déclaré jeudi un porte-parole du département d'État, Mark Toner. L'emprisonnement prolongé aux États-Unis de ces dix agents illégaux n'aurait pas eu d'intérêt en terme de sécurité nationale. »

Moscou a pour sa part souligné que l'échange « a pu être mené dans le contexte général de l'amélioration des relations russo-américaines ».

Metsos, détenteur d'un passeport canadien

Christopher Robert Metsos, 54 ans, le dernier suspect arrêté dans le cadre de l'opération visant un présumé réseau d'espionnage russe
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Christopher Robert Metsos, 54 ans, le dernier suspect arrêté dans le cadre de l'opération visant un présumé réseau d'espionnage russe

Rappelons que le 11e suspect interpellé par les États-Unis, Christopher Metsos, s'est enfui à Chypre. Il voyageait avec un passeport canadien.

Le ministre de la Justice de Chypre, Loucas Louca, affirme que l'homme de 54 ans avait en sa possession un « vrai passeport canadien, valide », obtenu en utilisant l'identité d'un ressortissant canadien mort à l'âge de cinq ans.

Selon Solon Savva, chef de mission adjoint à la Haute Commission de la République de Chypre à Ottawa, M. Louca a obtenu ces informations de Renata Wielgosz, ambassadrice du Canada à Chypre et en Grèce.

Le ministère des Affaires étrangères refuse de commenter ces informations, tout comme Mme Wielgosz.

L'agent russe d'Andreï Bezroukov avait lui aussi emprunté l'identité d'un enfant canadien mort en bas âge à Montréal dans les années 60, Donald Howard Heathfield.

Avec les informations de Agence France-Presse, et Associated Press

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