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Applaudissements et grincements de dents

En mai dernier, Mgr Ouellet a donné une conférence de presse dans laquelle il disait vouloir relancer le débat sur l'avortement.

En mai dernier, Mgr Ouellet a donné une conférence de presse dans laquelle il disait vouloir relancer le débat sur l'avortement.

Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2010 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le premier ministre Charest et le cardinal Turcotte se réjouissent de la nomination du cardinal Marc Ouellet à la tête de la Congrégation pour les évêques, mais Québec solidaire et la Fédération des femmes du Québec s'en inquiètent.

La nomination du cardinal Marc Ouellet au poste de préfet de la Congrégation pour les évêques, mercredi, a suscité des réactions pour le moins mitigées. Si les uns ont salué sa promotion au Vatican, d'autres ont exprimé des inquiétudes, notamment en ce qui concerne les droits des femmes.

En voyage à Paris, le premier ministre du Québec Jean Charest a dit voir dans la nomination de l'archevêque de Québec « un très beau témoignage de son talent et de l'estime que lui voue le Vatican ».

L'archevêque du diocèse de Montréal, Jean-Claude Turcotte, a également applaudi la nomination de son collègue, qui aura selon lui des retombées positives au Québec.

« Je me réjouis. Je pense que ça va aider notre pays d'avoir quelqu'un là-bas qui compte parmi les 10 plus proches collaborateurs du Saint-Père, qui connaît le Québec et qui pourra apporter une meilleure connaissance là-bas des problèmes que nous connaissons ici. »

— Une citation de  L'archevêque du diocèse de Montréal, Jean-Claude Turcotte

Un « vent de droite », dit Québec solidaire

Loin d'être une bonne nouvelle, le départ pour Rome du cardinal Ouellet confirme le grand « vent de droite qui souffle sur l'Église », a de son côté déclaré la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David.

Elle fait valoir que le cardinal Ouellet sera l'homme de confiance du pape Benoît XVI pour la sélection des futurs évêques un peu partout dans le monde. Or, croit-elle, ses positions ultraconservatrices sur l'avortement, l'euthanasie, le mariage gai et l'enseignement religieux influenceront assurément le choix des évêques.

« Je crains beaucoup qu'il y ait des évêques qui soient nommés au Québec et qui soient des gens extrêmement rigides, très proches des idées de Rome, alors que pendant plusieurs années nous avons eu au Québec des évêques plus conciliants, plus proches des idées modernes », a-t-elle dit.

La Fédération des femmes du Québec estime pour sa part que cette nomination n'augure rien de bon pour les droits des femmes, surtout en Amérique latine et dans les pays en développement.

La présidente de l'organisme, Alexa Conradi, dit appréhender de nouvelles attaques contre le droit à l'avortement dans les pays où l'Église catholique continue d'influencer les politiques publiques.

« Le cardinal accède à une position où il pourrait avoir une influence sur la nomination du prochain pape, alors c'est clair que nous n'entrons pas dans une ère progressiste au sein de l'Église catholique », a-t-elle en outre soutenu.

Ces raisons poussent toutefois d'autres groupes de femmes à se réjouir du départ du primat du Canada. Ginette Bergevin, directrice du Regroupement des groupes de femmes dans la Capitale-Nationale, ne se gêne pas pour exprimer sa satisfaction. « Je suis très contente qu'il parte pour Rome, dit-elle en riant. J'espère qu'il va faire une belle carrière là-bas. »

Mme Bergevin souligne que le climat était à la confrontation.

« Peut-être que c'est mieux qu'il aille à Rome parce qu'il s'est éloigné de ce que vivent les femmes au Québec et partout dans le monde. C'est dommage pour lui. »

— Une citation de  Ginette Bergevin, directrice du Regroupement des groupes de femmes dans la Capitale-Nationale

L'abbé de la paroisse Sainte-Anne-de-Varennes, Raymond Poisson, admet que les positions exprimées par Mgr Ouellet ont rendu difficiles ses relations avec la vaste majorité de la population québécoise, y compris les fidèles. Mais, fait-il valoir, le cardinal n'a fait qu'exprimer les valeurs de l'Église.

« Peut-être que Mgr Ouellet n'a pas eu la meilleure occasion ou le meilleur tact possible, pour rappeler des positions fondamentales de l'Église par rapport à l'euthanasie ou à l'avortement », a prudemment avancé l'abbé.

Un grand vide pour le mouvement pro-vie

Le mouvement pro-vie émet un tout autre son de cloche. L'organisation estime plutôt que le départ de Mgr Ouellet du Québec laissera un grand vide.

Le porte-parole de Pro-Vie à Québec, Stefan Jetchik, a l'impression d'avoir perdu un allié. « Je pense que c'est surtout une perte », a-t-il laissé tomber après avoir appris la nouvelle. « On perd quelqu'un qui est assez courageux pour être catholique sur la place publique. »

Il fait valoir que peu d'ecclésiastiques ont dénoncé l'avortement.

« Combien d'évêques au Québec ont parlé contre l'avortement? Un. Où sont les autres évêques? »

— Une citation de  Le porte-parole de Pro-Vie à Québec, Stefan Jetchik
Avec les informations de La Presse canadienne

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