D'autres allégations de favoritisme

Le député péquiste Nicolas Girard, en Chambre.
Photo : Jacques Boissinot
Le Parti québécois soupçonne les frères Cola, d'important donateurs du Parti libéral, d'avoir utilisé un prête-nom pour obtenir des places en garderie supplémentaires, avec l'aval du PLQ.
Le Parti québécois soulève encore des doutes sur l'octroi des places en garderies.
Lors de la période des questions à Québec, mardi, le député Nicolas Girard a révélé qu'un donateur du Parti libéral, qui a obtenu un permis de garderie, a transféré son droit aux frères Cola, aussi contributeurs du PLQ.
Selon le Parti québécois, le projet de 60 places a été initialement octroyé en 2008 à Nourith Salonichios, après que ce dernier eut contribué pour la première fois à la caisse du PLQ. Mais plutôt que d'opérer l'établissement, M. Salonichios a vendu le projet aux trois frères Cola, Philip, Louis et Jack.
« Comment le ministre explique-t-il que le projet accordé à M. Salonichios appartient maintenant aux frères Cola? Est-ce qu'il a servi de prête-nom aux frères Cola ou est-ce qu'il leur a vendu des places avant même d'ouvrir la garderie? »
La famille Cola détenait déjà 13 garderies pour un total d'environ 1000 places. Elle est aussi un important donateur du PLQ : elle a versé 141 000 $ à la caisse du parti depuis 10 ans, selon M. Girard.
« Eh oui, M. le président, une 14e garderie pour des gens qui, je le rappelle, étaient dans le domaine de l'abattage de bovins, mais surtout reconnus pour leur expertise dans le domaine du don au Parti libéral du Québec », s'est emporté Nicolas Girard en Chambre.
En mars dernier, un propriétaire de 10 garderies, Ezio Carosielli, a laissé entendre qu'il existe un marché de revente de permis de service de garde, dont les coûts oscilleraient entre 250 000 $ et 500 000 $.
Le député Girard a aussi questionné le ministre de la Famille, Tony Tomassi, sur le fait que les frères Cola aient pu obtenir de Québec 20 places supplémentaires pour la garderie de M. Salonichios, en novembre dernier, alors qu'ils en étaient les vrais promoteurs.
M. Girard a demandé une fois de plus que le vérificateur général du Québec ouvre une enquête. Depuis décembre, le Parti québécois multiplie les révélations sur un possible trafic d'influence dans l'octroi des places en service de garde. « Quand va-ton mettre fin à ce racket des garderies libérales? », a-t-il lancé au ministre Tomassi.
Ce dernier a rétorqué que les garderies ont 30 jours pour informer le ministère de tout changement sur l'entente de subvention ou sur l'actionnariat. « Nous allons prendre toutes les mesures qui s'imposent si jamais il y a des situations qui semblent ne pas être correctes et n'ont pas été faites selon ce que la loi prétend et dit », a affirmé M. Tomassi.