Une artère dangereuse?

Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le nouveau tronçon en Outaouais est plus meurtrier que la route 148, selon des données du ministère des Transports du Québec, et certains réclament une autoroute à quatre voies.
Le nouveau tronçon de l'autoroute 50 en Outaouais est plus meurtrier que la route 148 qu'il remplace depuis maintenant un an, selon des données du ministère des Transports du Québec (MTQ) sur les accidents.
Selon ces données, sur la route 148, entre le chemin de Masson et Thurso, il y a eu quatre accidents mortels dans les cinq dernières années. Dans la dernière année, depuis son ouverture, on dénombre trois morts sur le tronçon de l'autoroute 50 sur cette même distance.
La nouvelle autoroute compte seulement deux voies, qui ne sont pas séparées par un terre-plein. Le ministre délégué aux Transports, Norman MacMillan, est conscient du problème.
« Le ministère des Transports avait mis en place, dans le comté voisin d'Argenteuil, des bandes rugueuses dans le milieu de l'autoroute, qui ont eu des résultats positifs. Alors, on s'attend à ce que d'ici le printemps prochain, on ait la même chose ici », précise le ministre MacMillan.

Source: Ministère des Transports du Québec
Sur le tronçon de la 50 situé entre Lachute et Mirabel, une série d'accidents mortels se sont produits avant la mise en place du projet-pilote de bandes rugueuses. Une étude citée par le MTQ pour justifier le projet soutient que cette mesure diminue de 20 % le taux de collisions frontales. Mais pour certains, ce n'est pas suffisant.
Louis-Philippe Lafleur a été victime d'un violent accident sur l'autoroute 50, en 2008, près de Mirabel. Il y a perdu sa conjointe. « Combien de vie va-t-il falloir briser, combien de morts va-t-il falloir, combien de mal va-t-il falloir faire aux gens avant de réagir », soutient-il.
M. Lafleur doute de l'efficacité des bandes rugueuses. Il joint sa voix à ceux qui souhaitent l'installation d'un muret de béton ou encore la construction d'une autoroute à quatre voies, comme Mario Laframboise, député d'Argenteuil-Papineau-Mirabel.
« Des autoroutes à deux voies, on roule trop vite, et quand il y a des accidents, ils sont souvent mortels. On l'avait constaté dans le secteur Lachute-Mirabel et là on est en train de faire le même constat à Thurso, Buckingham, Gatineau », déplore le député bloquiste.
Une question de débit de circulation
Selon les normes du ministère, une autoroute à quatre voies est justifiée lorsqu'au-delà de 10 000 véhicules par jour fréquentent une artère. Actuellement, sur le nouveau tronçon en Outaouais, on en compte que 8000.
Le ministre MacMillan refuse de rouvrir le débat pour l'instant. Il souhaite attendre l'ouverture complète de l'autoroute 50, en 2012, pour avoir une meilleure idée du débit de circulation et du taux d'accidents.
Les préoccupations sur la sécurité de la nouvelle 50 remontent à plus de 10 ans. Le rapport du Bureau d'audience publique sur l'Environnement (BAPE) faisait état du grand nombre d'accidents sur la 148.
« Le MTQ a confirmé qu'il serait probable que l'autoroute 50 se construise à une seule chaussée - 2 voies - si les besoins le justifiaient. Dans les circonstances, le bilan total des accidents pourrait demeurer élevé », peut-on lire dans le rapport du BAPE de 1997.