Québec dépose ses offres

Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le gouvernement provincial propose une convention collective de 5 ans accompagnée d'une hausse salariale de 7 %. Les syndicats estiment que « l'écart est grand » avec leurs demandes, mais se disent prêts à négocier.
Québec a déposé ses offres aux syndicats de la fonction publique.
Parmi ses propositions, la présidente du Conseil du Trésor, Monique Gagnon-Tremblay, offre une hausse de la rémunération globale de 7 % sur 5 ans. Le gouvernement soutient qu'il s'agit d'une hausse globale de 2,3 milliards.
« Durant les trois premières années de la convention collective, les hausses salariales devront être limitées. Toutefois, le gouvernement propose de mettre en place un mécanisme permettant d'ajuster la progression des salaires si la croissance de la richesse collective est plus élevée que le 4,2 % prévu dans le plan de retour à l'équilibre budgétaire », note Québec.
Les offres que notre gouvernement dépose aujourd'hui tiennent compte à la fois de l'importance de préserver les services publics et de la capacité de payer des contribuables. Ce sont des offres réalistes et responsables qui respectent notre plan de retour à l'équilibre budgétaire.
La nouvelle convention collective serait d'une durée de cinq ans, au lieu de trois. Et ce, afin de « garantir une plus grande stabilité sociale », et « de dégager la marge de manoeuvre nécessaire pour proposer, malgré le contexte économique, des hausses salariales à ses employés ».
En octobre dernier, Québec a revu à la hausse son déficit pour les deux prochaines années, portant le déficit quinquennal à 13,2 milliards, soit 1,7 milliard de plus que lors de la présentation du dernier budget. Le gouvernement entend limiter l'augmentation des dépenses de 3,2 % et vise le retour à l'équilibre budgétaire en 2013-2014.
La rémunération des fonctionnaires
Une étude de l'Institut de la statistique du Québec, dévoilée la semaine dernière, note que l'administration publique accuse un retard salarial de 6 % par rapport au privé. Toutefois, lorsque les heures de présence au travail et les avantages sociaux sont additionnés, les fonctionnaires gagnent 3,6 % de plus que le privé, selon l'étude.
« L'écart est grand », selon les syndicats

Le front commun syndical a réagi peu après le dépôt des offres du gouvernement, qualifiant de « grand » l'écart avec leurs propositions. « Le 7 % qui a été offert, ce n'est pas une augmentation de salaire », a déclaré Louis Roy, de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Les syndicats estiment que cela inclut aussi l'équité salariale, les régimes de retraite, les demandes sectorielles d'ajout de personnel, etc.
Dans leurs demandes déposées en octobre dernier, ils réclamaient des augmentations salariales de 11,25 % sur trois ans comprenant une hausse annuelle de 2 %, assortie d'un rattrapage de 1,75 %
Louis Roy ajoute que « ces offres ne répondent absolument pas aux réseaux de la Santé et de l'Éducation ».
Le front commun souligne toutefois la célérité du gouvernement à déposer ses offres. « Ça peut permettre une négociation qui va s'enclencher plus rapidement », a souligné M. Roy.
Le gouvernement nous invite véritablement à des négociations.
En 2005, le gouvernement libéral avait fixé les conditions de travail de ses employés sous le bâillon jusqu'au 31 mars 2010.
Priorités sectorielles
De son côté, le gouvernement s'est dit « conscient qu'il reste beaucoup de travail à faire pour parvenir à des ententes négociées avec l'ensemble des employés de l'État toujours avec le souci d'améliorer les façons de faire et la qualité des services aux citoyens ».
Les négociations risquent toutefois d'être ardues. Le gouvernement soutient que les demandes syndicales pourraient atteindre 8 milliards de dollars sur trois ans.
Au niveau de la fonction publique, qui compte 85 000 des 550 000 fonctionnaires québécois, le gouvernement veut axer les négociations sur « le renouvellement de la main-d'oeuvre, l'organisation du travail et la souplesse de gestion ».
Du côté de l'éducation, les priorités seront de « chercher des façons d'améliorer la réussite scolaire des jeunes et de mieux répondre aux nouveaux besoins de souplesse, d'adaptabilité et de stabilité qui s'expriment ».
Quant au domaine de la santé, le ministre Yves Bolduc a « affirmé le rôle prépondérant des travailleurs ».
Les conditions de travail d'un demi-million de personnes
Le Québec emploie 249 089 personnes dans le réseau de la santé et des services sociaux, 221 719 dans les commissions scolaires et les collèges, et 93 058 personnes dans la fonction publique. Les négociations concernent donc 563 866 personnes.
En mai dernier, le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) ont convenu de négocier ensemble avec le gouvernement.
Les syndicats du front commun comptent environ 475 000 membres. Certains groupes sont absents de cette coalition, comme l'Association des ingénieurs du gouvernement et les syndicats de policiers.