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Vieillir sur sa Planet

Martin Gilbert

Martin Gilbert

Photo : Hugo-S. Aubert/Igraph Media pour Cycle Sport Management Inc

Vainqueur de la dernière étape du Tour du Missouri, le Québécois Martin Gilbert veut rester avec Planet Energy.

Le 13 septembre 2009 restera à jamais gravé dans la mémoire de Martin Gilbert. Ce dimanche-là, le Québécois a signé la plus belle victoire de sa carrière en remportant la septième étape du Tour du Missouri.

Sur la ligne d'arrivée à Kansas City, Gilbert a battu de justesse le Norvégien Thor Hushovd, maillot vert du dernier Tour de France. Rien de moins.

Un tel triomphe, ça vous fait un nom... surtout devant les dirigeants des puissantes équipes du ProTour. Une victoire qui pourrait ouvrir les portes du circuit européen au coureur de 26 ans.

« C'est sûr que je considérerais la chose parce que c'est intéressant et c'est le but ultime de tous les cyclistes. Je ne suis pas sûr que je serais prêt à faire le saut maintenant. Mes études sont encore importantes. Le timing serait mieux avec un peu plus de maturité et un autre 2-3 ans », soutient l'athlète de Châteauguay.

Surtout que, comble de malchance, Gilbert a dû reprendre à zéro ses études en pharmacie l'automne dernier parce que durant ses deux années sabbatiques avant les Jeux olympiques de Pékin, le programme a complètement changé. Résultat: une année de perdue. Rien cependant pour stresser cet adepte de la philosophie « petit train va loin ».

De toute façon, Gilbert est heureux avec sa nouvelle équipe Planet Energy, dirigée par le Canadien Steve Bauer, ancien maillot jaune du Tour de France.

« Je veux vraiment rester avec cette équipe-là. C'est une équipe qui a une vision à long terme et qui a du potentiel. On a du soutien derrière nous, à la base, avec les commanditaires qui sont prêts à investir de l'argent pour permettre à l'équipe de grossir. L'équipe a le cheminement pour nous amener à ce niveau-là d'une façon graduelle et c'est un cheminement que j'aimerais faire. »

Question de passion

Deux autres raisons incitent le futur pharmacien à demeurer avec son équipe continentale, formée uniquement de Québécois et d'Ontariens: l'identité et l'esprit d'appartenance.

« L'équipe a un plus par rapport à toutes les autres équipes avec lesquelles j'ai été avant et c'est la passion. Que ça soit les commanditaires, Steve Bauer, Josée Larocque et les coureurs, tout le monde est passionné et a envie de voir cette équipe-là grossir et atteindre le plus gros niveau. Contrairement à certaines équipes américaines pour lesquelles j'ai couru, c'est moins un travail », affirme celui qui négocie actuellement son renouvellement de contrat.

Martin Gilbert, Keven Lacombe et Steve Bauer

Martin Gilbert, Keven Lacombe et Steve Bauer

Photo : Planet Energy

Et c'est justement grâce à Bauer si Gilbert, aussi deux fois 5e et une fois 6e, a pu s'illustrer au Tour du Missouri. Son nom ouvre encore bien des portes.

Mais l'ancien vainqueur d'étape de la Grande Boucle a fait des pieds et des mains pour que ses protégés soient invités. Et c'est par la porte d'en arrière que la formation canadienne est rentrée, en raison du forfait d'une autre équipe.

De plus, Bauer a dû délier les cordons de sa bourse pour rouler sur les routes de cet État du Midwest américain. Parce que contrairement aux équipes du ProTour, les formations invitées doivent payer leurs dépenses.

Passage obligé avant le grand saut

Qu'importe la façon d'y accéder, qu'importe l'investissement, qui après coup en valait largement la peine, Gilbert et ses coéquipiers ont fait écarquiller bien des yeux au Missouri.

« Quand on sprinte contre les Hushovd, les Cavendish, qui sont présentement les meilleurs au monde, et qu'on est capable de bien faire ça veut dire qu'on est là. »

Et « être là », c'est aussi les 4e et 7e places de Keven Lacombe, la 9e de Guillaume Boivin et la longue échappée de François Parisien dans la 2e étape.

« Le monde ne s'attendait pas à grand-chose de la dernière équipe inscrite, une petite équipe de première année, indique le champion de Mardis cyclistes de Lachine. Mais toute la semaine, on a donné des sensations fortes aux organisateurs, et c'était motivant pour nous. Ils ne s'attendaient pas à ce qu'on soit capable de rivaliser avec les autres. Donc, on s'est dit qu'on va leur montrer qu'on est capable de le faire. Ils vont nous réinviter l'an prochain sans qu'on soit obligé de leur téléphoner. »

D'ailleurs, 2010 s'avérera très importante pour Planet Energy. Entre autres au menu, le Tour de Californie, que l'équipe disputera pour la première fois, le Tour du Missouri, mais aussi les deux courses ProTour d'un jour à Montréal et à Québec qui leur permettront de se frotter aux grosses pointures du cyclisme mondial.

Un excellent test avant le passage obligé en continentale pro, la catégorie juste sous le ProTour qui compte notamment les Cervélo de Dominique Rollin et qui est invitée à tous les grands tours et aux grandes classiques.

Ironiquement, Planet Energy prévoit faire le saut en ProTour d'ici trois ans... juste au moment où Gilbert terminera ses études.

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