Des choix s'imposent

Hubert Lacroix, président de Radio-Canada
Photo : La Presse canadienne / Frank Gunn
Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Devant un budget difficile à boucler pour la prochaine année financière, le président de CBC/Radio-Canada, Hubert Lacroix, envisage de vendre des actifs et de réduire certains services.
Le président de CBC/Radio-Canada, Hubert Lacroix, envisage de vendre des actifs et de réduire certains services pour boucler son budget pendant la prochaine année financière.
La crise économique nous force à revoir toutes les facettes de nos activités.
Avec le ralentissement de l'économie, les entreprises réduisent leurs dépenses en publicité. Pour Radio-Canada/CBC, cela représente un manque à gagner de l'ordre de 60 millions de dollars.
Radio-Canada et CBC reçoivent, ensemble, un financement public de l'ordre de 1 milliard de dollars par année. Mais, contrairement aux diffuseurs privés, la Société n'a pas accès aux marchés des capitaux ou aux emprunts aux conditions du marché.
Le gouvernement Harper rejette l'idée de verser plus d'argent à CBC/Radio-Canada, mais la Société espère qu'Ottawa va lui octroyer une certaine marge de manoeuvre en autorisant, par exemple, l'accès à une marge de crédit.
« C'est pas de l'argent additionnel. Ce qu'on cherche à avoir, ce sont des facilités de crédit comme n'importe quel [autre] radiodiffuseur, une marge de manoeuvre pour nous permettre de mieux gérer la situation dans laquelle nous sommes », a dit M. Lacroix, qui doit rencontrer le ministre du Patrimoine, James Moore, la semaine prochaine.
Le président du diffuseur public entend demander au ministre « plus que simplement de la flexibilité », a-t-il déclaré lors d'une entrevue vendredi matin à la radio de Radio-Canada. Et de préciser: « Il va falloir nous laisser vendre certains actifs ».
C'est évident que pour boucler notre budget, si aucun crédit d'exploitation ne nous est accordé, il va falloir vendre certains morceaux de l'entreprise.
M. Lacroix affirme qu'il est trop tôt pour s'avancer sur les actifs en question. « Mais il y a des actifs que nous devons chercher à monnayer pour essayer de réduire l'impact [de l'environnement économique] sur notre entreprise, sur nos personnes, sur nos programmes », a-t-il ajouté.
Le jour précédent, il avait déclaré lors d'un discours prononcé à l'Empire Club, à Toronto, que la Société devrait réduire certains services pour boucler son budget. Le démantèlement de certains services de télévision et de radio ainsi que le regroupement de stations régionales sont envisagés.
La situation économique ne touche pas seulement le diffuseur public. Le réseau CTV vient de mettre une station locale en vente et en fermera deux autres cet été. Plusieurs journaux au pays ont aussi fait des mises à pied.
Combien coûte Radio-Canada?
Selon une étude du groupe Nordicité de 2007, Radio-Canada coûte 34 $ par habitant. À titre de comparaison, la BBC reçoit 124 $ par citoyen et France Télévisions 65 $ (somme qui devrait passer à 77 $ après la décision du gouvernement de supprimer la publicité des ondes).
Source: bureau du président-directeur général de CBC/Radio-Canada