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Le ministre Bolduc se rétracte

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Les délais d'attente dans les urgences du Québec ne pourront pas être limités à 48 heures, estime le ministre de la Santé. L'abandon d'un objectif qui mécontente grandement les médecins urgentistes.

Le gouvernement du Québec a annoncé qu'il ne se fixait plus aucune cible de réduction ni d'échéancier à atteindre en ce qui concerne les délais d'attente dans les urgences des hôpitaux.

« On ne prend aucun engagement. Et c'est peut-être la solution. Tous ceux qui ont pris des engagements n'ont pas été capables de les tenir », a reconnu le ministre de la Santé, Yves Bolduc.

Il reconnaît pourtant que la « médecine de corridor » n'est « pas une médecine qui est normale, [ce n'est] pas une médecine qui est acceptable ».

Il faut dire que le vieillissement de la population, qui fait en sorte que de nombreux lits d'hôpitaux sont accaparés par des personnes âgées en attente d'une place en centre d'hébergement, ne contribue pas à faciliter les choses.

Pour Bernard Drainville, chargé des dossiers sur la santé pour le Parti québécois, la décision du gouvernement est un « très mauvais message envoyé aux patients, à la population, mais aussi aux travailleurs de la santé ».

Supprimer la cible des 48 heures équivaut, selon le député péquiste, à dire que l'attente aux urgences n'est plus une priorité.

« C'est comme s'il venait de prendre son gouvernail et de le jeter à l'eau. On ne sait pas où il s'en va là. C'est vogue la galère! »

— Une citation de  Bernard Drainville

Yves Bolduc a entrepris ce jeudi une tournée des 11 salles d'urgence affichant la pire performance au chapitre des délais d'attente sur civière dans les hôpitaux québécois. Il souhaite rencontrer le personnel des établissements et les aider à trouver des solutions pour enrayer les problèmes qu'on peut retrouver dans les urgences.

Les solutions sont connues et largement applicables, si l'on en croit M. Drainville. Il faut investir dans les soins à domicile pour libérer des lits et également dans la médecine de famille pour que les urgences ne soient plus engorgées sans raison.

En effet, cette dernière semaine, le temps d'attente dans les urgences de l'Hôpital de Montréal a littéralement explosé avec le nombre d'enfants fiévreux.

Des médecins furieux

L'Association des médecins d'urgence du Québec juge inacceptable la nouvelle position du ministre Bolduc.

Elle lui demande donc de faire marche arrière et de revenir à l'objectif d'éliminer l'attente de 48 heures et plus dans les salles d'urgence du Québec.

La porte-parole de l'Association, Geneviève Bécotte, soutient que l'élimination de ces délais d'attente devrait être une cible prioritaire. « On considère que la position du ministre actuellement est inacceptable. [...] C'est un dossier qui devrait être prioritaire pour le ministère de la Santé, afin d'envoyer un message clair à l'ensemble des urgences », dit-elle.

Selon le Dr Bécotte, l'élimination des attentes de 48 heures ou plus est encore possible. Elle croit aussi que pour y parvenir, il faut notamment intervenir dans les soins à domicile et dans les centres d'hébergement de longue durée.

Les urgences en chiffres

En 2003 déjà, les libéraux de Jean Charest s'étaient engagés à éliminer les listes d'attente en santé.

Le Plan stratégique 2005-2010 du ministère de la Santé reprend cette initiative et prévoyait complètement d'éliminer ce problème.

En 2009, le ministre Bolduc juge plus réaliste de viser à « améliorer graduellement » la situation dans les hôpitaux éprouvant des difficultés particulières.

En 2004-2005, on comptait 41 601 malades obligés de passer plus de 48 heures sur une civière, contre 44 441, en 2008-2009, selon les plus récentes données du ministère de la Santé.

Avec les informations de La Presse canadienne

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