Nouvel assaut des partis d'opposition
Prenez note que cet article publié en 2008 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Prenant acte de l'intention de Barack Obama de fermer la prison militaire de Guantanamo Bay, les trois partis d'opposition à Ottawa somment à nouveau le gouvernement Harper de rapatrier Omar Khadr.
À Ottawa, les trois partis d'opposition se sont alliés, mercredi, pour réclamer une fois de plus que le gouvernement conservateur de Stephen Harper rapatrie Omar Khadr, un citoyen canadien emprisonné depuis six ans à la prison militaire américaine de Guantanamo Bay.

Omar Khadr, lors de l'interrogatoire mené par le SCRS.
Photo : La Presse canadienne / Extrait de la vidéo du SCRS
Lors d'une conférence de presse, les porte-parole des partis d'opposition en matière d'affaires étrangères - le libéral Bryon Wilfert, le bloquiste Paul Crête et le néo-démocrate Paul Dewar - ont soutenu déploré l'immobilisme du gouvernement Harper dans ce dossier.
Tous trois estiment que le Canada n'a plus le choix d'agir, étant donné que le futur président des États-Unis, Barack Obama, maintient son intention de fermer cette prison, où croupissent encore des centaines de prisonniers de guerre, qualifiés de « combattants ennemis illégaux » par l'administration Bush.
« La détention de M. Khadr à Guantanamo est une violation des principes fondamentaux de la loi: il s'agit notamment de détention arbitraire et illégale, de non-application des règles de procédure, de déni de consultation d'un avocat et de déni du droit à un procès dans un délai raisonnable devant un tribunal juste et impartial - sans compter le déni de ses droits à titre d'enfant-soldat en vertu de la Convention des Nations unies pour les droits des enfants », s'est insurgé Bryon Wilfert.
« Non seulement les conservateurs défient-ils la tradition du gouvernement canadien, mais [ils vont] aussi à l'encontre de l'avis de [leurs] propres fonctionnaires, aux Affaires étrangères, qui lui recommandent clairement de ramener au plus vite Omar Kadhr », a renchéri Paul Crête.

Motion au Parlement
Les libéraux, les bloquistes et les néo-démocrates ont maintenant l'intention de faire adopter une motion réclamant le rapatriement au pays d'Omar Khadr par le comité parlementaire sur les Affaires étrangères. Cette motion sera ensuite présentée au Parlement, où ses chances d'être adoptées sont bonnes, étant donné que le gouvernement est minoritaire.
Le gouvernement conservateur a toujours exclu le rapatriement d'Omar Khadr, arguant qu'il fait face à de sérieuses accusations et que la « justice » doit suivre son cours dans ce dossier. Le premier ministre Harper a d'ailleurs réitéré cette position dimanche dernier et son ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a fait de même lundi.
Omar Khadr est le dernier occidental à la prison de Guantanamo à ne pas avoir été rapatrié par son pays d'origine. Il a été capturé en Afghanistan à la fin du mois de juillet 2002, au terme d'un affrontement entre des insurgés et des soldats américains. Il avait alors 15 ans.
Le jeune homme est officiellement accusé d'avoir lancé une grenade et d'avoir tué un militaire américain. Son procès devant un tribunal militaire américain doit s'ouvrir le 26 janvier prochain, soit six jours après l'assermentation de Barack Obama. S'il est reconnu coupable, Omar Khadr risque la prison à vie.