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Acquitté

Radio-Canada

À sa troisième journée de délibérations, le jury déclare Basil Parasiris non coupable du meurtre prémédité du policier Daniel Tessier.

Le jury acquitte Basil Parasiris de l'accusation de meurtre prémédité qui pesait contre lui après la mort du policier lavallois Daniel Tessier. Le jury a rendu son verdict, lundi, à sa troisième journée de délibération, au palais de justice de Longueuil.

La thèse de la défense a soulevé un doute raisonnable dans l'esprit des jurés, qui ont ainsi dû prononcer un verdict d'acquittement. Les avocats de M. Parasiris avaient fait valoir que leur client avait agi en légitime défense en tirant sur les policiers. Ces derniers venaient exécuter un mandat de perquisition à son domicile de Brossard, vers 5 h du matin, le 2 mars 2007.

Les jurés étaient en délibération depuis mardi dernier et ils n'avaient laissé aucun indice sur l'allure de leurs réflexions au cours des derniers jours. Ils s'étaient manifestés une seule fois, mercredi, afin de demander au juge de réécouter ses directives et les témoignages de l'accusé et de son épouse.

Debout dans le box des accusés, M. Parasiris a souri légèrement en entendant le verdict pendant que sa femme n'a pu contenir un cri de joie. M. Parasiris a quitté le palais de justice en homme libre au bras de sa conjointe. Il n'a fait aucun commentaire, et son avocat a simplement déclaré que son client était soulagé du verdict prononcé par le jury. Il a également indiqué que le procès avait été éprouvant pour la famille de M. Parasiris.

La Couronne dispose de 30 jours pour décider si elle portera ce verdict en appel. Un comité de procureurs se réunira pour étudier la question.

La défense

L'avocat de la défense Jacques Larochelle avait allégué, lors des plaidoiries, que son client croyait être victime d'une invasion de domicile. Il avait prévenu les jurés qu'ils ne devaient pas s'attarder au fait que M. Parasiris avait quatre armes à feu chargées en sa possession, mais sur le fait qu'il a agi en légitime défense.

Me Larochelle s'était également employé à discréditer le travail des policiers lors de cette opération. Il soutenait que, si son client avait commis une erreur en prenant son arme à feu, les policiers en avaient commis plusieurs sous l'effet du stress et de la tension.

L'avocat de la défense avait également souligné que les policiers étaient entrés chez lui en pleine nuit alors qu'une vague d'invasions de domicile venait d'avoir lieu sur la Rive-Sud et que son client en avait été victime six mois plus tôt.

La thèse de la Couronne

De son côté, la Couronne avait livré une brève plaidoirie en insistant sur la multitude des choix qui s'offraient à M. Parasiris le 2 mars 2007. Le ministère public avait indiqué qu'il aurait pu regarder à l'extérieur pour vérifier la présence de véhicules de police ou appeler le 9-1-1. La Couronne estime que s'il avait fait l'un de ces choix, le policier Daniel Tessier serait encore vivant. M. Parasiris a plutôt choisi d'ouvrir le feu, avec le résultat que l'on connaît.

L'agent Daniel Tessier a été abattu lors d'une perquisition menée conjointement par la police de Laval et de Longueuil au domicile de M. Parasiris, situé à Brossard, le 2 mars 2007.

Les policiers ébranlés par le verdict

L'annonce de l'acquittement de Basil Parasiris a eu un goût amer pour plusieurs policiers, particulièrement dans les rangs des policiers de Laval.

Le directeur du Service de police de Laval, Jean-Pierre Gariépy, s'est dit choqué et déçu par le verdict, dans un point de presse en soirée. La direction de la police de Laval affirme qu'il faudrait revoir les pratiques utilisées le matin de la perquisition et s'assurer, notamment, que les policiers soient mieux protégés dans ce genre d'intervention.

« Aujourd'hui, les policiers et policières de Laval sont fortement éprouvés par le verdict qui vient à peine de tomber dans ce dossier », a pour sa part déclaré André Potvin, président de la Fraternité des policiers de Laval, pour qui il s'agit de beaucoup plus qu'un revers au tribunal. « Il ne faut pas oublier qu'un de nos confrères est décédé dans tout ça et que le sentiment de deuil est encore très présent au sein des membres », a tenu à rappeler M. Potvin.

À la Fédération des policiers municipaux du Québec, on entend aussi se pencher sur les procédures et les pratiques policières qui ont été mises en cause dans cette affaire. « C'est dans notre mission syndicale de s'assurer que les interventions sont faites en toute sécurité. On va prendre le temps nécessaire pour analyser », a expliqué le président de la fédération, Denis Côté.

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