Chronologie des événements
Prenez note que cet article publié en 2009 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Jour 1 - lundi 5 janvier
- Premières chutes de pluie verglaçante. En soirée, Hydro-Québec compte 450 abonnés dans le noir.
Le verglas s'abat sur l'est du pays (Nouvelle fenêtre) (direct à l'émission Ce soir)
Jour 2 - mardi 6 janvier
- Une première ligne de 735 kilovolts, reliant Nicolet et Boucherville, tombe à cause de l'effondrement de pylônes près de Drummondville. Conséquences: 2000 mégawatts sont perdus dans l'axe Québec-Montréal et 500 mégawatts dans l'axe La Vérendrye (Hautes-Laurentides)- Jacques-Cartier-Montréal.
- La Sécurité civile du Québec mobilise ses troupes. En effet, Environnement Canada prévoit d'autres vagues successives jusqu'au vendredi 9 janvier.
- À la fin de la journée, 700 000 abonnés n'ont plus de courant. À Mirabel, l'accumulation de pluie verglaçante atteint 28 mm, et à Saint-Hubert, près de 35 mm.
Pas d'électricité (Nouvelle fenêtre) (reportage au radiojournal)
État des lieux (Nouvelle fenêtre) (entrevue à l'émission Midi 15)
Jour 3 - mercredi 7 janvier
- Le verglas semble battre en retraite. Hydro-Québec arrive à rebrancher 300 000 clients. Cependant, en soirée, les deux lignes de 230 kilovolts alimentant le poste de Saint-Césaire tombent. À la fin de la journée, 500 000 foyers sont dans le noir.
La nature se déchaîne (Nouvelle fenêtre) (un bilan au Téléjournal)
Jour 4 - jeudi 8 janvier
- Le verglas reprend de plus belle. La Sécurité civile est informée d'un risque de panne d'électricité généralisée à Montréal. Les génératrices et les lits de camp sont recherchés. On craint des pénuries de carburant, particulièrement sur la Rive-Sud.
- Pas moins de trois lignes de 735 kilovolts dans la boucle métropolitaine flanchent, à cause des pylônes qui s'effondrent sous le poids du verglas. L'accumulation atteint 42 mm à Mirabel, et près de 65 mm à Saint-Hubert.
- L'armée arrive à la rescousse, et 1300 équipes de réparation d'Hydro-Québec se battent en vain contre le verglas.
- Un million de foyers n'ont plus d'électricité à la fin de la journée.
L'armée tend la main (Nouvelle fenêtre) (émission spéciale avec Bernard Derome)
Plus d'un million d'abonnés (Nouvelle fenêtre) (émission spéciale aux Actualités)
Jour 5 - vendredi 9 janvier
- Tout s'effondre. L'accumulation de pluie verglaçante atteint 50 mm à Mirabel et dépasse 78 mm à Saint-Hubert. Trois autres lignes de 735 kilovolts, dans la boucle métropolitaine, sont au sol. Les postes Hertel, Châteauguay et Boucherville n'ont plus de courant. La centrale Beauharnois s'arrête. Il ne reste plus que deux lignes de 315 kilovolts pour alimenter Montréal et la Rive-Sud.
- Hydro-Québec lance un appel général à l'économie d'électricité. Il y a maintenant 1500 équipes qui s'échinent sur le terrain. En fin de journée, 1,4 million de foyers sont dans l'obscurité dans 700 municipalités du Québec. Durant la nuit, des transformateurs et des pylônes expirent par centaines.
- À Montréal, on craint une panne d'électricité généralisée. On a des réserves d'eau pour seulement deux heures, parce que les deux usines de filtration sont arrêtées. Les usines de filtration Atwater et Charles J. DesBaillets sont finalement réalimentées vers 23 h. Faute de courant, le métro de Montréal s'arrête complètement pendant près de deux heures.
- Fin des chutes de pluie verglaçante.
- En Ontario, plus de 100 000 résidences sont privées d'électricité.
Un vendredi noir (Nouvelle fenêtre) (émission spéciale avec Bernard Derome)
Jour 6 - samedi 10 janvier
- Samedi soir, un million de foyers au Québec n'ont toujours pas d'électricité. Le noeud de la crise se situe dans le triangle noir, formé par les villes de Saint-Jean, Granby et Saint-Hyacinthe.
- L'avis de faire bouillir l'eau est toujours en vigueur sur l'île de Montréal. Tous les ponts de la Rive-Sud restent fermés, sauf le pont-tunnel Louis-Hyppolite-LaFontaine, afin de permettre aux ouvriers de déglacer les structures.
Jour 7 - dimanche 11 janvier
- Le nombre de foyers sans courant stagne à 955 000. La situation est particulièrement critique dans le fameux « triangle infernal », en Montérégie.
- Montréal reste paralysée par la glace, mais il n'est plus nécessaire de faire bouillir l'eau avant de la consommer. Les ponts Champlain et Mercier sont rouverts dans les deux sens, Jacques-Cartier et Victoria restent fermés.
- Déploiement sans précédent. L'armée canadienne compte plus de 11 000 soldats sur le terrain au Québec et en Ontario, dont plus de 8000 au Québec.
Jour 8 - lundi 12 janvier
- Sur l'île de Montréal, 74 400 foyers sont toujours dépourvus de courant. Le centre-ville est inactif. À la demande d'Hydro-Québec, les écoles, les universités, les immeubles de bureaux, les commerces et les industries suspendent leurs activités pour faciliter le rétablissement du réseau d'électricité.
- Réouverture du pont Jacques-Cartier. Le transport en commun revient à peu près à la normale à Montréal.
- L'aéroport de Dorval reprend son rythme normal d'activité. La tempête de pluie verglaçante aura forcé l'annulation de la moitié des vols, entre le 5 et le 11 janvier.
Saint-Jean sous la glace (Nouvelle fenêtre) (reportage de Martine Biron)
Jour 9 - mardi 13 janvier
- Au coucher du soleil, le nombre de clients privés de courant s'établit à 592 950. La Rive-Sud et la Montérégie comptent toujours le plus grand nombre de sinistrés, avec 497 196 abonnés dans le noir. La situation continue de s'améliorer sur l'île de Montréal, où 56 256 abonnés sont sans courant.
- Quelque 500 000 foyers sont sans électricité en Nouvelle-Angleterre, 1500 personnes au Nouveau-Brunswick et 70 000 en Ontario.
- Radio-Canada ouvre une station de radio totalement consacrée aux services à la population sinistrée de la Montérégie, à sa nouvelle antenne 95,1 FM.
Une deuxième semaine de panne (Nouvelle fenêtre) (émission spéciale avec Bernard Derome)
Les agriculteurs écopent (Nouvelle fenêtre) (reportage au Téléjournal)
Radio-Canada dans la tourmente (Nouvelle fenêtre) (entrevue à Montréal Express)
Jour 10 - mercredi 14 janvier
- Il reste 364 400 abonnés d'Hydro-Québec dans le noir, dont 335 000 en Montérégie. Sur l'île de Montréal, seuls 7000 clients n'ont toujours pas recouvré le courant.
- Hydro-Québec permet la réouverture des commerces et des tours de bureaux du centre-ville de Montréal, à « la condition expresse que les usagers de l'électricité fassent preuve de grande modération ».
- Environ 50 000 foyers québécois sont encore privés de téléphone à cause des dommages causés aux fils téléphoniques. Au pire de la crise, Bell a perdu le contact avec 60 000 abonnés.
Tournée de réconfort (Nouvelle fenêtre) (entrevue à Montréal Express)
Jour 11 - jeudi 15 janvier
- 333 600 clients sont toujours privés de courant, la plupart en Montérégie.
Les héros du pylône (Nouvelle fenêtre) (reportages au Téléjournal)
Système D dans les campagnes (Nouvelle fenêtre) (entrevue à Indicatif Présent)
Jour 13 - samedi 17 janvier
- En Montérégie, le nombre de foyers sans courant chute de 268 000 à 255 000, avec certaines fluctuations.
Jour 14 - dimanche 18 janvier
- Au Québec, 220 420 abonnés sont encore sans courant. Et 17 531 personnes passent la nuit dans l'un des 198 centres d'hébergement encore ouverts.
- Réouverture des écoles et des universités à Montréal.
- En état d'alerte depuis huit jours, la police de la CUM reprend sa cadence habituelle sur l'île de Montréal. Le SPCUM maintient toutefois des renforts sur la Rive-Sud. Pas moins de 1800 policiers de la SQ et 550 militaires s'ajoutent aux effectifs de la CUM, de la GRC et des autres corps de police afin d'assurer la surveillance des secteurs fortement touchés par le verglas.
Jour 15 - lundi 19 janvier
- Ils sont 194 400 abonnés sans courant. Les effectifs d'Hydro-Québec en Montérégie atteignent 3000 personnes. Au total, environ 5500 personnes auront travaillé à la reconstruction du réseau montérégien.
- La vie reprend finalement son cours normal à Montréal, avec la levée définitive par Hydro-Québec de toutes les restrictions concernant la consommation d'électricité au centre-ville. Réouverture partielle du pont Victoria.
Jour 16 - mardi 20 janvier
- Le nombre des abonnés sans courant est de 187 670. En Ontario, environ 20 000 foyers sont toujours sans électricité.
Le reel du verglas (Nouvelle fenêtre) (entrevues à Indicatif Présent)
Jour 18 - jeudi 22 janvier
- Selon le dernier bilan d'Hydro-Québec, il y a toujours 154 960 clients en panne, la plupart en Montérégie.
Jour 19 - vendredi 23 janvier
- Encore 127 570 abonnés demeurent plongés dans le noir, près de trois semaines après le début de la tempête de pluie verglaçante. Il n'y a plus de panne à Montréal.
Jour 22 - lundi 26 janvier
- Le poste de Saint-Césaire fonctionne à nouveau. C'est un tournant dans le rétablissement du courant dans le triangle noir.
Jour 23 - mardi 27 janvier
- Il y a encore 62 973 abonnés sans courant. Les travaux de rebranchement progressent sur fond de lassitude et d'impatience dans les municipalités les plus touchées.
Jour 24 - mercredi 28 janvier
- Création de la Commission scientifique et technique chargée d'analyser les événements relatifs à la tempête de verglas survenue du 5 au 9 janvier 1998. Présidée par Roger Nicolet, cette commission d'enquête a pour mandat de comprendre pourquoi une tempête de verglas s'est transformée en catastrophe et d'évaluer les décisions prises par Hydro-Québec et par la Sécurité civile en réponse à la panne d'électricité.
Jour 25 - jeudi 29 janvier
- Le nombre d'abonnés toujours sans électricité: 45 128. Au total, 213 municipalités sont encore touchées par les pannes.
Jour 26 - vendredi 30 janvier
- Au total, 1412 équipes de monteurs, 92 équipes d'élagueurs et 68 équipes de planteurs sont toujours à l'oeuvre sur le territoire.
Jour 28 - dimanche 1er février
- En Montérégie, 19 500 abonnés, représentant environ 50 000 personnes, sont toujours privés d'électricité.
Jour 33 - vendredi 6 février
- Il ne reste plus que 100 clients d'Hydro-Québec sans courant.
Jour 35 - dimanche 8 février
- Après 35 jours, tous les clients résidentiels d'Hydro-Québec sont rebranchés. Reste un nombre indéterminé de clients moins prioritaires à rebrancher: résidences secondaires, cabanes à sucre, campings.
LES SUITES
- La tempête de pluie verglaçante coûte 1,5 milliard de dollars aux assureurs canadiens. Il s'agit du sinistre le plus coûteux pour l'industrie canadienne des assurances. Environ 700 000 demandes d'indemnités en provenance du Québec et de l'Ontario ont été traitées à la suite de la tempête.
- Le rapport Nicolet indique que le désastre de janvier 1998 a entraîné des coûts globaux de 1,656 milliard de dollars pour les finances publiques. Toujours selon le rapport, environ le tiers de cette somme, soit 628 millions de dollars, a été assumé par le gouvernement fédéral. Le reste, soit 1,028 milliard de dollars, a été pris en charge par le gouvernement québécois.
1500 pages pour comprendre la crise (Nouvelle fenêtre) (entrevue de Michel Lacombe avec Roger Nicolet)
- Le rapport de la commission Nicolet est rendu public le 16 avril 1999. La commission recommande qu'Hydro-Québec lance un vaste programme de renforcement du réseau électrique, qui pourrait s'étaler sur 20 ans. L'amélioration du fonctionnement de la Sécurité civile du Québec fait aussi l'objet de plusieurs recommandations.
Cette chronologie a été élaborée par le Centre de documentation de Radio-Canada.