Une tricheuse sans médaille
Le Comité international olympique retire à Marion Jones ses 5 médailles remportées aux Jeux de Sydney, et la disqualifie des Jeux d'Athènes.
Marion Jones n'aura plus de souvenirs tangibles de son passage aux Jeux de Sydney.
Le Comité international olympique vient de la dépouiller de ses 5 médailles (3 d'or et 2 de bronze) remportées à ces jeux, à la suite de ses aveux de dopage. Elle était jusqu'ici la première femme à avoir décroché autant de médailles lors d'une même édition des jeux.
Mais ce n'est pas tout. L'Américaine sera privée à jamais de sa 5e place obtenue en saut en longueur aux Jeux d'Athènes. Et si elle avait envie de participer aux Jeux de Pékin l'an prochain, il lui faudrait changer de nom ou trouver une nouvelle forme de tricherie. Le CIO ne veut tout simplement plus la voir à des Jeux olympiques.
Ces sanctions suivent l'annulation par la Fédération internationale d'athlétisme, le mois dernier, de tous les résultats de Marion Jones depuis septembre 2000.
Que faire des médailles?
Maintenant que le nom de Marion Jones est rayé des livres olympiques, à qui reviendront ses médailles?
Le CIO a l'intention d'étudier les moindres détails de l'affaire BALCO (du nom du laboratoire américain concepteur du THG qu'a consommé Jones). Si le CIO attend impatiemment les conclusions des enquêteurs américains, c'est d'abord pour statuer sur la « propreté » des récipiendaires potentielles des médailles.
Le président Jacques Rogge indique que d'autres noms peuvent émerger pour justifier la décision de ne pas les attribuer tout de suite. Il visait, sans la citer, la Grecque Ekaterini Thanou, 2e du 100 m à Sydney et suspendue en 2004 pour avoir manqué trois contrôles antidopage à Athènes.
Son nom est apparu un temps dans le dossier BALCO. Si un procureur a blanchi la sprinteuse, personne n'a été convaincu au-delà des frontières grecques.
Par ailleurs, le cas du relais américain reste également nébuleux. Doit-on retirer la médaille d'or à tous les membres de l'équipe qui a gagné le relais aux Jeux de Sydney? Le CIO veut d'abord entendre les coéquipières de Jones sur leur implication ou non dans le scandale de dopage.
Mais en sachant que ces athlètes seront défendues par un membre du comité olympique américain, ce même USOC qui préconise de les sanctionner, un retrait collectif des médailles est prévisible.
Une chose est sûre: le CIO doit bouger avant le 1er octobre 2008, date à laquelle les podiums de Sydney seront à jamais figés, en vertu des règles olympiques.