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La peluche qui fait scandale

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2007 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Une enseignante britannique est accusée d'atteinte à l'Islam et de sédition pour avoir laissé ses élèves de 6 ou 7 ans nommer une peluche Mohammed. Gillian Gibbons est passible de 40 coups de fouet ou de 6 mois de prison.

À Khartoum, au Soudan, une enseignante britannique, Gillian Gibbons, est passible de 40 coups de fouet, de 6 mois de prison ou d'une amende pour avoir laissé les enfants de sa classe nommer un ours en peluche Mohammed.

Pour avoir laissé des enfants de 6 à 7 ans utiliser le nom du prophète à cette fin, la femme de 54 ans a reçu une plainte au ministère de l'Éducation. Elle a été arrêtée dimanche et est détenue depuis à Khartoum, où elle fait l'objet d'une enquête.

Mme Gibbons a été accusée d'atteinte à l'Islam et de sédition, a annoncé mercredi le vice-ministre de la Justice, Abdel Daim Zamraoui. Le gouvernement britannique a indiqué que l'ambassadeur du Soudan en Grande-Bretagne serait convoqué d'urgence par le secrétaire au Foreign office, David Miliband.

Les gestes reprochés à Mme Gibbons se sont produits en septembre à l'école secondaire privée Unity de Khartoum, un collège multiconfessionnel de la capitale, dans le cadre d'un cours portant sur les animaux et leur habitat naturel. L'enseignante s'était jointe au personnel de l'école un mois plus tôt.

Selon le directeur de l'école, Robert Boulos, Mme Gibbons a demandé à une fillette d'apporter une peluche en classe et les 23 élèves ont ensuite été invités à lui trouver un nom. Les enfants ont suggéré huit prénoms, dont Abdullah, Hassan et Mohammed. Lors d'un vote subséquent, 20 des 23 élèves ont choisi de le nommer Mohammed.

Depuis, les enfants étaient invités à tour de rôle à emporter la peluche à la maison et devaient consigner ce qu'ils avaient fait avec lui dans un carnet sur lequel était inscrite la mention: Mon nom est Mohammed. Chez les sunnites - la religion de la majorité de la population soudanaise - il est formellement interdit de représenter le prophète Mohammed.

« Ce fut une erreur commise en toute innocence. Elle n'aurait jamais voulu insulter l'Islam », plaide Robert Boulos. Dans une entrevue au quotidien britannique The Guardian, il dit avoir eu vent de l'affaire la semaine dernière. « Je lui ai dit que c'était très délicat. Mais elle était innocente, presque naïve. Elle a répondu: "Mais ce sont les enfants qui ont choisi le nom Mohammed!" »

Une enseignante de confession musulmane qui avait un enfant dans la classe de Mme Gibbons a affirmé à la BBC qu'elle n'avait pas jugé l'affaire offensante. « Je connais Gillian et elle n'aurait jamais eu l'intention d'en faire une insulte. J'étais impressionnée qu'elle les ait fait voter ».

Le secrétaire général du Conseil britannique musulman, Inayat Bunglawala, a déclaré à la chaîne publique que toute cette affaire avait les apparences d'un « horrible malentendu » et que Mme Gibbons n'aurait jamais dû être interpellée. Selon lui, Mme Gibbons n'avait aucune intention de heurter les sensibilités musulmanes ou de diffamer l'honneur et le nom du prophète.

Devant les proportions que prend l'affaire, l'école secondaire Unity a annoncé qu'elle fermait ses portes jusqu'en janvier prochain.

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