Rio Tinto s'offre Alcan

Prenez note que cet article publié en 2007 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le second producteur minier du monde offre plus de 40 milliards de dollars pour acheter le géant canadien de l'aluminium. Le groupe promet de respecter les ententes déjà signées au Québec par l'entreprise québécoise, mais compte se débarrasser d'Emballages Alcan.
La société anglo-australienne Rio Tinto vient de couper l'herbe sous le pied du géant américain Alcoa en déposant, jeudi, une offre bonifiée à plus de 40 milliards de dollars pour l'acquisition de la canadienne Alcan.
Cette offre, recommandée par la direction d'Alcan, permettrait la création, au terme d'une des plus importantes transactions de l'histoire du secteur minier, d'un nouveau numéro un mondial de l'aluminium.
Toutefois, Alcan devrait ressortir de la transaction, si jamais elle est complétée, amputée de son importante division Emballages. En effet, la direction de Rio Tinto dit s'être entendue avec celle d'Alcan pour se débarrasser du groupe Emballages du géant canadien, une division qui possède plus d'une centaine d'établissements, dont 4 au Québec, et qui emploie 31 000 des quelque 68 000 employés d'Alcan.
Les sites québécois comprennent les installations de Baie-d'Urfé, de Kirkland, de Lachine et de Saint-Césaire. Ailleurs au pays, elles se trouvent dans les villes ontariennes de Brampton, de Weston et de Woodbridge.
Il est impossible de savoir pour l'instant si la vente de la division Emballages entraînera des suppressions d'emplois.
La nouvelle compagnie, baptisée Rio Tinto Alcan, aurait son siège social à Montréal et serait dirigée par l'actuel chef de la direction d'Alcan, Dick Evans. L'aluminium représente 9 % du chiffre d'affaires de Rio Tinto. Un regroupement avec Alcan porterait cette proportion à 33 %.
Vous avez des engagements écrits de la part de Rio Tinto de respecter tous les engagements de l'Alcan, dont ceux pris au Saguenay en décembre.
En décembre 2006, Alcan avait annoncé en grandes pompes qu'elle investirait plus de 2 milliards de dollars en 10 ans dans ses installations de Saguenay, créant du même coup des centaines d'emplois.
Le projet de Rio Tinto, qui fait ici le chevalier blanc, survient alors qu'Alcan fait l'objet d'une offre publique d'achat hostile de sa rivale américaine Alcoa. L'entreprise de Pennsylvanie, qui offrait près de 30 milliards de dollars, a indiqué jeudi qu'elle retirait son offre.
Cette annonce a propulsé le titre d'Alcan a 103,68 $, jeudi, à la Bourse de Toronto, soit une progression de 9,2 %.
La société minière Rio Tinto est présente au Québec, à Sept-Îles et à Havre-Saint-Pierre, notamment, où elle possède les minières IOC et Québec Fer et Titane.
