Pinochet est mort

L'hôpital militaire de Santiago a confirmé, dimanche, la mort de l'ancien dictateur chilien Augusto Pinochet.

Il y était hospitalisé depuis dimanche dernier, à la suite d'un infarctus du myocarde. M. Pinochet avait subi une angioplastie d'urgence pour rétablir le flux sanguin vers le coeur. Son état était jugé si critique qu'il avait reçu les derniers sacrements.

Des messes seront célébrées lundi et mardi à l'école militaire de Santiago. Une chapelle ardente sera dressée avec le cercueil contenant la dépouille de l'ancien général.

Les obsèques de l'ancien dictateur chilien sont prévues mardi à Santiago. Le gouvernement a décidé de ne pas lui consacrer des funérailles d'État ni de deuil national, mais seulement des honneurs militaires.

Le secrétaire du gouvernement, Ricardo Lagos Weber, a indiqué par ailleurs que le gouvernement veillera à ce que soit « maintenu un climat de tranquillité et d'impartialité dans le pays. »

La justice chilienne avait abandonné deux fois des charges contre Pinochet en raison de sa mauvaise santé, mais il faisait encore l'objet de poursuites. Il y a deux semaines, il avait été inculpé de violation des droits de l'homme et assigné à résidence, en banlieue de Santiago, pour deux meurtres d'opposants commis par la « Caravane de la mort » sous sa dictature, de 1973 à 1990.

Environ 3000 personnes ont été tuées ou sont disparues durant les 17 années du régime Pinochet, arrivé au pouvoir après avoir renversé le président Salvador Allende, le 11 septembre 1973, lors d'un coup d'État commandité et soutenu par les États-Unis. Quelque 28 000 Chiliens ont été torturés, tandis que des milliers d'autres ont fui le pays, selon des organisations des droits de la personne.

Le décès de l'ex-dictateur survient le jour de l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée le 10 décembre 1948 par l'Assemblée générale des Nations unies.