Les communautés minoritaires consternées

Prenez note que cet article publié en 2006 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La décision du gouvernement Harper d'abolir le programme de contestation judiciaire soulève une forte opposition dans les communautés francophones, qui appellent la population à monter aux barricades.
La décision du gouvernement Harper d'abolir le programme fédéral de contestation judiciaire sème l'émoi dans les communautés francophones, qui appellent la population à monter aux barricades.
L'annonce de l'abolition du programme a été faite par le ministre des Finances, Jim Flaherty, alors qu'il dévoilait des compressions budgétaires de 1 milliard de dollars sur deux ans.
Le programme de contestation judiciaire permet à des membres des communautés francophones et anglophones minoritaires d'obtenir du financement pour contester des lois fédérales jugées discriminatoires. Le programme est doté d'un budget annuel de 5,6 millions de dollars.
La commissaire aux langues officielles, Dyane Adam, estime que le programme est essentiel puisqu'il permet à des Canadiens qui se sentent lésés d'obtenir une aide financière pour défendre leurs droits.
En Ontario, le programme a notamment permis de financer, en partie, la lutte contre la fermeture de l'hôpital francophone Montfort, à Ottawa.
Nöella Arsenault, qui a contesté avec succès la décision du gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard de refuser l'ouverture d'une école française à Summerside, n'aurait jamais pu mener son combat à terme sans l'aide financière accordée par le programme. L'abolition du programme la consterne. « Je me sens sur un moment de choc », a-t-elle indiqué. Elle s'élève farouchement contre la décision du gouvernement. « Ça me choque que le gouvernement abaisse les petits encore », lance-t-elle.
Le président de la Fédération des communautés francophones et acadienne, Jean-Guy Rioux, exprime un avis semblable.
« C'est une annonce inacceptable d'autant plus qu'on annonce des surplus de plus de 13 milliards de dollars. C'est difficile à comprendre pour nous. C'est un manque de vision au niveau national », a déclaré M. Rioux.
Jean-Guy Rioux et Noëlla Arsenault estiment que les francophones doivent se mobiliser et faire pression sur leur député fédéral s'ils veulent revoir le programme de contestation judiciaire.