Un magazine albertain publie les dessins controversés
L'éditeur du Western Standard défend sa décision et affirme que les médias occidentaux doivent surmonter les peurs que cette affaire leur a inspirées.
L'éditeur du magazine albertain Western Standard a tenu promesse et il a publié dans son édition de lundi les caricatures controversées du prophète Mahomet.
Dans une entrevue au réseau anglais CBC, Ezra Levant, un ancien conseiller du politicien conservateur Preston Manning, a défendu sa décision en affirmant que les médias occidentaux devaient surmonter les peurs que cette affaire leur a inspirées.
Il a précisé que son magazine avait publié la douzaine de dessins parce qu'ils sont au centre de la plus importante nouvelle du mois. « En publiant ces caricatures, j'ai fait mon travail normal puisque publier les éléments centraux d'une controverse, c'est ce que font les magazines », a affirmé M. Levant.
Les caricatures ont été publiées dans un numéro spécial du magazine, disponible par abonnements ou sur demande.
Les caricatures, publiées en septembre dernier au Danemark et reprises par plusieurs journaux européens au cours des dernières semaines, ont outré le monde musulman. Des manifestations contre le Danemark et le boycottage des produits danois ont eu lieu dans de nombreux pays.
La majorité des médias américains et canadiens ont refusé de publier les dessins en question par respect pour la religion musulmane qui interdit la reproduction, même respectueuse, d'une image du prophète Mahomet.
Pour Ezra Levant, les médias nord-américains n'agissent pas par respect, mais par peur. Selon lui, ces médias n'hésitent pas à publier du matériel offensif pour les chrétiens, parce que les chrétiens se contentent de protester par écrit.
« Ils ne font pas exploser les ambassades et ne décapitent pas les journalistes », de dire Ezra Levant.
Le Western Standard, un bimensuel, compte 40 000 abonnés.
Le leader du Congrès islamique du Canada, Mohamed Elmasry, a confié au quotidien The Globe and Mail qu'il souhaitait que des accusations soient portées contre le magazine en vertu des lois canadiennes contre la diffusion de littérature haineuse.