La grippe espagnole était une grippe aviaire

Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Après avoir recréé en laboratoire le virus de la très meurtrière grippe espagnole, des chercheurs américains estiment qu'il s'agissait d'une forme particulièrement puissante d'un virus de grippe aviaire qui s'est adapté aux humains.
Dans le but d'accroître la compréhension du virus de la grippe aviaire, une équipe de chercheurs américains a réussi à reproduire en laboratoire le virus de la tristement célèbre grippe espagnole, qui avait fait de 20 à 50 millions de morts dans le monde de 1918 à 1919.
Des chercheurs de l'armée américaine se sont rendus en Alaska pour y exhumer les tissus congelés d'une victime de la pandémie de 1918. Cet échantillon, combiné à celui d'autres victimes de la grippe espagnole, a ensuite permis aux chercheurs de reconstituer le code génétique du dangereux virus H1N1.
D'après les premières analyses, il appert que le virus H1N1, qui pouvait tuer en quelques jours des jeunes hommes en bonne santé, n'est autre qu'un virus d'origine aviaire qui a réussi, lors d'une mutation, à s'adapter à l'humain.
Actuellement, le virus de grippe aviaire asiatique H5N1, même s'il a déjà fait 65 morts, n'a pas franchi l'étape de la transmission directe d'humain à humain, mais selon le Dr Taubenberger, qui a dirigé les travaux de l'équipe de chercheurs, « les virus mutent rapidement et ils pourraient bientôt posséder les mêmes propriétés que celles du virus de 1918 ».
De leur côté, les autorités américaines estiment toutefois qu'il y a peu de chance qu'une mutation semblable à celle de 1918 fasse son apparition. Le cas échéant, certains scientifiques comptent sur le fait que certaines des défenses immunitaires créées au lendemain de l'épidémie de grippe espagnole peuvent avoir subsisté jusqu'à aujourd'hui.
Jeudi et vendredi, les États-Unis accueilleront une conférence internationale sur la grippe aviaire pour tenter d'assurer la coordination des efforts internationaux en cas de pandémie.