FLAMBÉE DE L'OR NOIR
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
1er septembre 2005 - Journaliste: Sonia Duguay
L'escalade des prix du pétrole ne semble pas vouloir s'arrêter. Jusqu'où ira cette implacable ascension des prix qui donne le vertige aux entreprises, aux consommateurs et aux automobilistes? Selon plusieurs analystes, il semble bien qu'il faudra s'habituer à vivre avec des prix élevés, très élevés même.
Malgré de légers répits sporadiques, les prix du pétrole continuent de monter en flèche. Dans la foulée des dommages causés par l'ouragan Katrina, le prix du brut a fracassé un nouveau record historique, le 30 août, en atteignant 70,85$ US le baril avant de clôturer la séance à 69,81 $ US à New York. Si bien que, de record en record, les prix du pétrole ont bondi de 65 % depuis un an.
Dans un marché extrêmement serré où il y a très peu de capacité excédentaire pouvant permettre de hausser la production, les opérateurs sont très nerveux. Ils réagissent donc à la moindre nouvelle, positive ou négative.
Tout événement imprévu qui fait craindre des ruptures d'approvisionnements- comme la fermeture de raffineries en raison d'ouragans, des attentats terroristes ou même une menace d'attentats - a un impact immédiat sur les prix.
Les spéculateurs sont également à l'oeuvre. Ils sont à l'affût des moindres soubresauts qui peuvent influencer la direction des prix, et ils essaient d'en tirer profit.
Ces spéculateurs contribuent à accroître la volatilité des prix sur les bourses de marchandises, que ce soit à New York, où est négocié le brut (le « light sweet crude ») ou à Londres, où s'échange le brent de la mer du Nord.
Certains analystes évoquent même l'existence d'une bulle spéculative sur les marchés pétroliers. C'est le cas de Tim Evans de IFR energy services, une filiale de Thomson Financial. M. Evans compare la situation actuelle à la bulle spéculative des années 90 dans le secteur des technologies et il prédit que cette bulle éclatera au cours des prochains mois. (1) Businessweek, 27 avril 2005.