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Une femelle caribou abattue par un braconnier

On voit de profil un jeune caribou sur un terrain rocheux, sur le mont Jacques-Cartier.

Le troupeau de la Gaspésie ne compte plus qu'une trentaine de bêtes; la disparition d'une femelle peut être dramatique pour le petit cheptel. (Photo d'archives)

Photo : iStock / gotrain

Le ministère de la Faune signale la mort d’un caribou montagnard de la Gaspésie dans son bilan d’opération Panache réalisée cet automne contre le braconnage au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie.

Il s’agit d’un caribou femelle qui portait un collier télémétrique. La bête est une des femelles capturées et mises en enclos à l’hiver 2023 puis libérées en août.

Le 15 octobre dernier, des agents de protection de la faune se seraient rendus à l’endroit où l’animal a été abattu accompagnés d’un maître-chien et d’un pilote de drone. L’enquête et l’analyse des éléments de preuve sont toujours en cours.

Le ministère indique que des suspects ont été interrogés le 18 octobre dernier. La viande a été saisie et conservée à des fins d’expertise dans le cadre de l’enquête.

L’espèce est désignée menacée au Québec depuis 2009 et en voie de disparition depuis 2003 au Canada.

Quand la perte d'une bête menace tout un troupeau

Interpellé, Nature Québec déplore que la bête abattue soit une femelle, ce qui vient, selon l’organisme, fragiliser davantage une population en voie de disparition. Il reste peut-être seulement une trentaine d’individus, c’est vraiment catastrophique, commente la directrice de l’organisme et biologiste Alice-Anne Simard.

Mise en enclos des caribous de la Gaspésie - videojournal

Les explications de Jean-François Deschênes au Téléjournal Est-du-Québec

Photo : Radio-Canada

Les individus qui abattent un caribou montagnard, une espèce en voie de disparition, sont passibles d’une amende de 20 000 $, le double s’il s’agit d’une récidive.

Alain Branchaud, de la Société pour la nature et les parcs, juge que c'est peu. Il compare ces amendes avec celles imposées par la Loi sur les espèces en péril qui peuvent aller jusqu'à 250 000 $ pour une seule offense tandis que l'ensemble des 240 chefs d'accusation de l'opération Panache pourrait générer des amendes de 275 000 $. Ce n'est pas dissuasif, constate M. Branchaud.

Même si on avait des sanctions plus sévères, croit toutefois Alice-Anne Simard, ce n’est pas nécessairement ça qui viendrait régler le problème. Le problème, c’est qu’on a amené une population de caribous vraiment au seuil de l’extinction.

Ce n’est pas n’importe quel acte de braconnage.

Une citation de Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec

L’organisme appelle de nouveau le gouvernement à mettre en place des mesures de protection plus vigoureuses et structurantes. Pour qu’on s’assure qu'à l’avenir, si jamais il y a un autre animal comme ça qui est victime de braconnage, ce qui peut toujours arriver, ça ne vienne pas mettre complètement en péril l’ensemble de la population.

Sans présumer des motivations qui poussent au braconnage, Mme Simard rappelle que la lenteur du gouvernement à déposer son plan de protection nourrit l’incertitude des communautés forestières. Ce qu’on dit, c’est que si on a une stratégie claire avec des mesures de compensation pour l’industrie forestière pour qu’on sache vers où on s’en va, tout le monde, ça va peut-être un petit peu diminuer les tensions sociales.

Le plan de protection du caribou montagnard de la Gaspésie est attendu depuis 2021. La population de caribous de la Gaspésie, estimée à 38 individus à l’automne 2020, ne compterait plus qu’une trentaine de bêtes.

Un événement rare

La mort d’un caribou par braconnage reste un événement rarissime. Une carcasse avait été retrouvée en 2018 dans le secteur de la Cache, près du kilomètre 101, sur le chemin Lacroix.

Selon le ministère, l’opération Panache a mobilisé une centaine d’agents de la faune et des policiers de la Sûreté du Québec.

Parmi les animaux abattus, les agents de la faune signalent 43 orignaux, un lynx et plusieurs perdrix. Le ministère prévoit le dépôt de plus de 500 chefs d’accusation et l’imposition de 275 000 $ d’amendes.

Le ministère n'avait pas répondu à notre demande d'entrevue au moment de la publication de cette nouvelle.

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