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Un sentier pédestre aménagé pour mettre en lumière la langue anishinaabemowin

Un panneau noir avec un code QR et quatre noms.

Chaque panneau installé le long du sentier est muni d'un code QR qu'on peut numériser pour écouter la prononciation du nom d'une plante en anishinaabemowin.

Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga

Radio-Canada

À Sudbury, les amateurs de randonnée ont désormais accès à un nouveau sentier pédestre jalonné de pancartes descriptives en anishinaabemowin. Avec cette initiative, un groupe de l’Université Laurentienne veut notamment contribuer à la préservation de la langue autochtone.

Le sentier de 600 m se trouve en bordure du lac Ramsey et contourne le Centre pour la vitalité des lacs de l’Université Laurentienne.

Il a été aménagé par le comité de durabilité environnementale de l’établissement, qui regroupe des étudiants, des professeurs et des membres du personnel.

Les 25 panneaux qui le jalonnent comportent, en gras, le nom en anishinaabemowin des arbres et des plantes qui se trouvent dans le secteur, mais aussi dans la région.

Chaque panneau est muni d’un code QR qu’il est possible de numériser pour entendre la prononciation du nom.

Avery Morin et Benoît Lalande debout.

Avery Morin et Benoît Lalande sont membres du comité de durabilité environnementale de l'Université Laurentienne, qui a coordonné l'aménagement du sentier.

Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga

Le projet a été élaboré en consultation avec des membres de la Première Nation de Wahnapitae, explique Benoît Lalande, membre du comité de durabilité environnementale.

Il estime que le sentier permettra à bien des randonneurs d’apprendre l’histoire du territoire qu’ils habitent.

C’est vraiment essentiel de faire connaître les différentes cultures que cette région a connues à travers le temps.

Une citation de Benoît Lalande, membre du comité de durabilité environnementale de l’Université Laurentienne

Être dehors avec la nature et apprendre la langue, c’est une combinaison pour [passer] une bonne journée, ajoute l’étudiante Avery Morin, qui fait aussi partie du comité.

Environ 28 000 personnes parlent couramment cette langue autochtone à travers l’Ontario, le Québec et le Manitoba.

Réfléchir à la protection de l’environnement

C’est vraiment un beau projet, souligne Naomi Grant, coordonnatrice de la Coalition bien-vivre Sudbury, un organisme environnementaliste.

Elle espère qu’en consultant les panneaux, les randonneurs amorceront une réflexion poussée sur le rôle des plantes [locales] dans l’écologie, comment on peut les utiliser à des fins médicinales, notre responsabilité pour protéger ces plantes-là et pour protéger leur habitat.

Une pancarte noire au point de départ d'un sentier

Le long de ce sentier pédestre de 600 mètres, on retrouve 25 panneaux comportant les noms d'arbres et de plantes en français, en anglais et en anishinaabemowin.

Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga

La langue à l’avant-plan

L’éducatrice autochtone Sonia B.-Inkster croit aussi que le sentier aura un impact profond.

Elle souligne que la marche est souvent une activité familiale et croit que bien des adultes seront obligés de répondre aux questions de leurs enfants curieux face aux noms en anishinaabemowin. Ils devront donc s'informer au préalable, ajoute-t-elle.

En voyant l’anishinaabemowin sur les pancartes à côté du français et de l’anglais, ça les ramène au vivant [...] sans se faire dire que ça fait seulement partie du cours d’études autochtones ou d’arts visuels à l’école, explique Mme B.-Inkster.

Les plantes, ce dont elles ont besoin, comment on les utilise, c’est un savoir autochtone humain.

Une citation de Sonia B.-Inkster, éducatrice

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Il y a encore beaucoup à faire pour revitaliser les langues

L’éducateur anishinabe Will Morin, membre de la Première Nation de Michipicoten, souhaite également que les panneaux retiennent l’attention des randonneurs, et en particulier des allochtones.

S’ils ont un intérêt profond, j’espère qu’ils s’informeront et finiront par découvrir qu’il y a une autre vision du monde que la leur, note-t-il.

Deux étudiants debout dans les bois, tout près d'un lac

Le sentier, qui se trouve au Centre pour la vitalité des lacs de l'Université Laurentienne, a été aménagé par les membres du comité de durabilité environnementale de l'établissement.

Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga

Mais l’impact de ce projet n’est que minuscule, microscopique dans la revitalisation des langues autochtones, observe-t-il, soulignant que plusieurs d'entre elles comptent beaucoup moins de locuteurs que l'anishinaabemowin.

Il y a encore beaucoup plus à faire. [...] Un peu de langue ici et là, on peut trouver cela impressionnant, parce qu’il n’y avait rien de tel avant. On a besoin de voir beaucoup plus, plus que quelques panneaux avec de l’inclusion linguistique.

Une citation de Will Morin, éducateur anichinabe

Selon Avery Morin, le comité responsable du sentier espère obtenir plus de financement, notamment pour l’ajout de panneaux indiquant le mode d’usage ancestral des plantes médicinales.

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