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Protection des baleines : la décision pour l’accès au marché américain reportée

Des casiers de pêche dans un bateau à la marina de Sept-Îles.

Les États-Unis sont le premier client des produits de la pêche du Canada. Un embargo sur leur production serait une catastrophe pour les pêcheurs de l'Atlantique. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Élia Rousseau

Radio-Canada

Les États-Unis se laissent jusqu’au 31 décembre 2025 pour évaluer les pratiques de près de 130 pays et décider s’ils appliquent des méthodes de protection des mammifères marins à la hauteur des standards américains. Cette décision pourrait avoir d'énormes conséquences sur les pêcheurs canadiens.

La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), l’équivalent américain du ministère des Pêches et des Océans (MPO), a décidé vendredi de reporter sa décision de deux ans. L’année dernière, la NOAA s'était déjà laissé un an de plus pour effectuer cette évaluation.

Une baleine et un baleineau dans l'eau.

Selon Pêches et Océans, il reste 336 baleines noires de l'Atlantique Nord.

Photo : Twitter/Clearwater Marine Aquarium

La loi américaine interdit l’importation de produits de la mer dont la pêche pourrait causer le décès accidentel ou des blessures graves aux mammifères marins, comme la baleine noire, espèce en danger qu’on trouve dans le golfe du Saint-Laurent.

Si d’ici à la fin 2025, la NOAA décide que les mesures de protection canadiennes ne sont pas suffisantes, elle peut décider de priver le pays d’accès à son marché à partir du 1er janvier 2026.

Une décision qui aurait des conséquences dramatiques pour les pêcheurs de l’Atlantique pour qui l’exportation vers les États-Unis représente environ 80 % de leur production.

L'Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique offre un délai supplémentaire en qui a trait à l'implantation de normes en matière de protection des mammifères marins, comme la baleine noire. La loi américaine prévoit l'interdiction d'importation de produits de la pêche issus d'activités mettant en danger les mammifères marins. Lyne Morissette, experte en la matière, en discute avec Janic Godin.

Entre soulagement et inquiétude

Pour les différents acteurs de l’industrie, les sentiments sont mitigés. Ce report leur garantit deux ans d’accès au marché américain, mais les fait vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

Ce n’est pas une mauvaise nouvelle dans le sens qu’au moins on a encore deux ans à respirer, croit Gilles Thériault, président de l’association des transformateurs de crabe des neiges du Nouveau-Brunswick, qui représente 98 % des acteurs de l’industrie. Mais on est un peu nerveux. On devra attendre un autre deux ans, poursuit-il

Gilles Thériault, président de l'Association des transformateurs de crabe des neiges au Nouveau-Brunswick

Gilles Thériault se dit soulagé d'avoir accès au marché américain pendant encore deux ans.

Photo : Radio-Canada

De son côté, Luc LeBlanc, conseiller aux pêches à l’Union des pêcheurs des Maritimes, se dit déçu du report. Quoique je dirais qu'il vaut mieux bien faire ses devoirs que de les faire rapidement si les Américains vont effectivement prendre le temps de bien faire leurs devoirs, estime Luc LeBlanc. Il aurait cependant aimé que la NOAA prenne une décision pour mettre fin à l’incertitude.

D’autant plus que les deux professionnels croient que le travail réalisé pour protéger la baleine noire au Canada est majeur. L’un comme l’autre estiment que les mesures mises en place par le Canada ont porté leurs fruits et dépassent les normes mises en place par les Américains.

Baleine noire empêtrée dans des cordages de pêche.

L'équipement de pêche est une grande menace pour les baleines noires de l'Atlantique Nord, qui se retrouvent souvent empêtrées dans les cordages.

Photo : NOAA

Le MPO est également convaincu que le travail effectué est à la hauteur des standards américains et se dit fier de ses régimes de gestion des pêches de calibre mondial.

Dans les quatre dernières années, Pêches et Océans n’a répertorié aucun cas de mort de baleine noire.

Les pêcheurs veulent plus de soutien d'Ottawa

Même s’ils se disent confiants, les deux professionnels craignent que le report ne permette aux lobbies présents à Washington de faire pression pour faire avancer leurs objectifs.

Luc LeBlanc au quai de l'Aboiteau

Luc LeBlanc craint que certains groupes de pression américains protectionnistes fassent exclure les produits de la mer canadiens.

Photo : Radio-Canada / Nicolas Steinbach

Le vrai problème, essentiellement aux États-Unis, c'est qu'il y a des acteurs qui sont protectionnistes. Il y a des acteurs qui vont essayer de tirer profit, littéralement, de cette situation-là pour essayer de bloquer des produits, des fruits de mer issus de l’étranger, explique Luc LeBlanc qui croit qu’Ottawa doit en faire plus pour faire pression et défendre ses pêcheurs.

Le gouvernement fédéral a annoncé au cours des dernières semaines du financement pour l'essai approfondi d'engins de pêche au crabe des neiges sécuritaire pour les baleines, dont des bouées qui remontent à la surface sur commande électronique et des cordages à faible résistance à la rupture.

D’après un reportage de Nicolas Steinbach

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