À Montréal, des manifestants réclament un meilleur financement du transport collectif

Les usagers craignent une réduction draconienne des services en raison de la situation financière des 10 sociétés de transport en commun du Québec.
Photo : iStock / Marc Bruxelle
Une manifestation pour dénoncer le sous-financement du transport en commun au Québec a eu lieu dimanche après-midi au centre-ville de Montréal.
Les usagers montréalais craignent une réduction draconienne des services en raison de la situation financière de la Société de transport de Montréal (STM).
Radio-Canada a récemment dévoilé les compressions substantielles que compte effectuer la STM si elle n'obtient pas davantage d’investissements de la part du gouvernement du Québec pour éponger son déficit.
Sans financement additionnel, le métro pourrait fermer à 23 h tous les jours et ouvrir à 9 h la fin de semaine, selon les informations obtenues par le diffuseur public. Le service d’autobus serait également réduit et certains circuits pourraient même être supprimés.
Des organismes communautaires et environnementaux, des syndicats, des associations étudiantes ainsi que des citoyens se sont donc rassemblés devant le bureau de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, dimanche, pour exprimer leur mécontentement.
La co-porte-parole de Québec solidaire Manon Massé était du nombre.
François Legault a fait des choix politiques de ne pas soutenir financièrement à la hauteur des besoins des sociétés de transport [...]. Ce qu’il faut, c’est améliorer le service et rendre les prix accessibles aux gens, parce qu’il y a des gens qui n’ont pas le choix : c’est leur moyen de transport.
Quand on manque d'argent, on ne peut pas faire une menace de rupture de services, ce qui serait catastrophique pour l’ensemble de la population montréalaise et des couronnes sud et nord
, a lancé Mathieu Murphy-Perron, un des fondateurs de Vélorution Montréal.
Si on veut une ville décongestionnée, une ville sécuritaire, une ville qui n'est pas trop bruyante, on a besoin d'offrir des [solutions] alternatives à la culture du tout-à-l'auto
, a-t-il ajouté.
Inquiétude collective
Les 10 sociétés de transport du Québec sont dans l’incertitude en raison d’un déficit anticipé de 2,5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Pour l'année 2024, la ministre Guilbault a offert d’absorber 70 % du déficit, alors que l’offre initiale était de 20 %.
Dans la région de la Capitale-Nationale, le Réseau de transport de la Capitale (RTC) croit pouvoir sauver les meubles
en 2024, a expliqué Sarah V. Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec.
Toutefois, on n'a toujours pas d'entente pour les cinq prochaines années pour le financement
, a-t-elle indiqué en entrevue à La Presse canadienne.
Les fonds alloués pour les années 2025 à 2028 devraient être annoncés lors du prochain budget, en mars 2024, précise Mme Doyon.
Mais on est très inquiets. L'entente pour 2024 ne nous a pas envoyé de signaux positifs pour les quatre prochaines années. On a peur que les coupures de services qu'on envisageait soient évitées pour 2024 mais ne soient que partie remise pour 2025.
Avec les informations de Raphaëlle Drouin et de La Presse canadienne