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Un major des Forces armées accusé d’avoir importé des armes à feu prohibées au Canada

Le major Barling vise et tire, couché au sol.

Le major Ken Barling a remporté à quatre reprises la Médaille de la reine pour tireur d'élite. Cette photo a été prise durant la compétition de 2016.

Photo : tirée du site web canada.ca

Sept armes de poing, 10 fusils, 45 000 munitions : c'est cet arsenal, dont la plupart des éléments sont prohibés en sol canadien, que l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) affirme avoir retrouvé après le retour des États-Unis du major Kendrick Barling.

Les armes et tout un attirail, lui aussi en partie prohibé, auraient été découverts dans les effets personnels du major. Celui-ci était de retour au Canada après avoir été posté pendant cinq ans aux États-Unis. Il fait face à 29 accusations.

Selon A. J. Somerset, un militaire à la retraite, les documents fournis par l'ASFC en lien avec ces accusations font référence à deux AR-15, entre autres.

Or, le major Barling est un tireur d’élite maintes fois décoré. Celui-ci a remporté à plusieurs reprises la prestigieuse Compétition de tir aux armes légères des Forces armées canadiennes, peut-on lire dans les publications en ligne du ministère de la Défense nationale.

Un portrait du major Barling en uniforme qui tient une arme à feu.

Un portrait du major Barling à l'occasion de la compétition nationale de tir militaire de 2016, à Ottawa.

Photo : tirée du site web canada.ca

De plus, selon Rory Fowler, lieutenant-colonel à la retraite et avocat, la situation risque d’avoir un impact sur les membres des Forces armées canadiennes pour au moins quelque temps.

Perquisitions

Dans un communiqué publié le 15 novembre, l’ASFC explique avoir porté plusieurs accusations relatives aux armes à feu à la suite d’une enquête et de la saisie de diverses armes prohibées, y compris des armes de poing, des fusils d’assaut, des fusils de chasse et des munitions.

En août 2023, le major Kendrick Barling, de l’Aviation royale canadienne, est rentré au Canada après avoir été affecté aux États-Unis pendant cinq ans. Les effets personnels du major Barling ont été expédiés par la base des Forces canadiennes de Trenton, où de nombreuses armes à feu non déclarées ont été découvertes cachées dans la cargaison, y ajoute-t-on.

L’ASFC explique ensuite avoir procédé à des perquisitions dans des résidences de Kingston et de Petawawa en octobre.

Au cours des perquisitions, les agents ont trouvé et saisi plusieurs armes à feu et articles prohibés :

  • 7 armes de poing

  • 10 fusils (y compris des fusils d’assaut)

  • 2 fusils de chasse

  • environ 45 000 munitions de différents calibres

  • des centaines de chargeurs, dont des chargeurs de capacité supérieure à celle des AR‑15

Source : communiqué de presse de l’ASFC

Le major Barling fait donc face à 29 chefs d’accusation, dont neuf d’importation en connaissance de cause d’armes ou de dispositifs interdits au Canada.

Des AR-15?

Le communiqué de l’ASFC ne précise pas le type ni la marque des armes associées aux accusations. En réponse à une demande de précisions, Jacqueline Roby, porte-parole de l’agence, a répondu par courriel : Certains éléments de cette affaire faisant toujours l'objet d'une enquête, nous ne pouvons pas partager d'informations supplémentaires.

Or, plusieurs photos d’armes à feu et de l’attirail qui leur est associé accompagnent le communiqué.

Trois photos juxtaposées.

Cette image est tirée du communiqué de presse de l'ASFC. Elle est accompagnée du bas de vignette suivant : « Des armes de poing, des fusils d’assaut, des fusils de chasse, des munitions et des chargeurs saisis en octobre 2023 ».

Photo : communiqué de l'ASFC

Me Fowler rappelle que ces photos illustrent des armes saisies lors des perquisitions dans les résidences ontariennes en octobre. Il précise que les autorités n’ont pas besoin d’obtenir un mandat d’un juge pour fouiller les valises d’une personne qui traverse une frontière et rentre au Canada.

Malgré tout, M. Somerset affirme que les photos qui accompagnent le communiqué montrent deux AR-15. M. Somerset, de Windsor en Ontario, est l’auteur du livre Arms: The Culture and Credo of the Gun.

Des armes à feu et des chargeurs sur une table.

Cette image est tirée du communiqué de presse de l'ASFC. Elle est accompagnée du bas de vignette suivant : « Des armes à feu et des chargeurs saisis en octobre 2023 ».

Photo : communiqué de l'ASFC

Ces armes ont marqué l’imaginaire en raison de leur utilisation fréquente lors de fusillades de masse aux États-Unis.

En 2020, le gouvernement du Canada a interdit la vente, l’achat, le transport, l’importation ou l’utilisation de 1500 modèles et variantes d’armes à feu. L’AR-15 en fait partie. Ces armes n’ont été conçues qu’à une seule et unique fin : tuer le plus grand nombre de personnes le plus rapidement possible, avait alors déclaré le premier ministre Justin Trudeau.

Un tireur d’élite

Le major Kendrick Barling, de l’Aviation royale canadienne, a remporté la Médaille de la reine pour tireur d'élite à plusieurs reprises dans sa carrière. Celle-ci est décernée chaque année à la conclusion de la compétition nationale de tir militaire, selon une publication sur le site web du gouvernement canadien.

Des hommes transportent Kendrick Barling sur une chaise.

Cette photo de Kendrick Barling a été prise à l'occasion de sa victoire de 2013. Elle est accompagnée du bas de vignette suivant : « Le transport par chaise à porteurs des gagnants des médailles de la reine de la Force régulière et de la Force de réserve est une tradition de longue date à la compétition de tir aux armes légères des Forces armées canadiennes ».

Photo : tirée du site web canada.ca

Des articles de 2013 et 2014 publiés sur canada.ca précisent que le major Barling, qui était alors capitaine, a remporté la Compétition de tir aux armes légères des Forces armées canadiennes trois années de suite entre 2011 et 2013, une première.

Un autre article explique qu’il a remporté une nouvelle médaille en 2016.

Le major Barling est en uniforme assis sur une chaise et tient une arme à feu.

Le major Barling a été porté par ses collègues une fois de plus après sa victoire en 2016.

Photo : tirée du site web canada.ca

Les accusations auxquelles fait face le major Barling pourraient importuner les membres des Forces armées canadiennes qui sont déployés aux États-Unis, selon Me Fowler. Celui-ci rappelle que les militaires sont soumis aux mêmes règles que tous les Canadiens lorsqu’ils traversent la frontière.

Il est fort probable que les membres des Forces canadiennes qui reviennent au Canada [...] seront très inquiets [...] à l'idée de faire l'objet d'une surveillance accrue de la part de l'ASFC à cause de cela, suggère l'avocat de Kingston, en Ontario.

La prochaine comparution de l’accusé est prévue pour le 22 décembre 2023, lit-on dans le communiqué de l’ASFC.

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