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La hausse salariale des éducatrices en Ontario jugée « insuffisante » par des employeurs

Des enfants jouent dans une garderie de Regina, en Saskatchewan, le 6 mars 2023.

Des intervenants du secteur de la petite enfance jugent « insuffisante » l'augmentation salariale pour les éducatrices annoncée cette semaine par le gouvernement Ford. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Rob Kruk

L’augmentation salariale des éducatrices certifiées annoncée par le gouvernement ontarien jeudi constitue un « pas dans la bonne direction » mais n’est pas « suffisante », selon des intervenants du secteur de la petite enfance de la région.

À compter de l’année prochaine, le salaire plancher des éducatrices certifiées doit augmenter de près de quatre dollars l’heure pour atteindre 23,86 $ l'heure au lieu du taux horaire de 20 $ initialement prévu. La stratégie prévoit ensuite des hausses annuelles qui pourraient mener à un taux horaire de 25,86 $ en 2026.

Un bon départ, un bon début : voilà ce que représente cette augmentation aux yeux du directeur général des services à l'enfance Aladin à Ottawa, Michel-Édouard Laflamme.

M. Laflamme trouve néanmoins que le salaire proposé par le gouvernement Ford n’est pas suffisant et il préférerait plutôt qu'on offre aux éducatrices un salaire de 30 $ à 40 $ l’heure.

Michel-Édouard Laflamme.

Le directeur général des services à l'enfance Aladin à Ottawa, Michel-Édouard Laflamme. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Rosalie Sinclair

Si le ministre de l'Éducation de l’Ontario espère que cette bonification du salaire va permettre d'améliorer le recrutement et la rétention du personnel, M. Laflamme rappelle qu’il est difficile de compétitionner [avec] les centres municipaux, [qui] payent déjà de 35 à 40 $ de l'heure avec un système de pension et des [avantages sociaux].

Il y a beaucoup de centres qui ont des salles fermées parce qu'on ne peut pas trouver des gens pour travailler, regrette M. Laflamme, qui qualifie la situation de jamais-vu.

D’ailleurs, à l’organisme Aladin, qui compte à la fois des garderies en français et des garderies en anglais, il manque jusqu'à six éducatrices actuellement.

C'est très difficile de recruter. On a mis des annonces, [mais] il y a des gens qui ne se pointent même pas aux entrevues.

Une citation de Michel-Édouard Laflamme, directeur général des services à l'enfance Aladin

M. Laflamme souligne également qu’il n’y a aucune mention de [régime] de pension et aucune mention [d'avantages sociaux] comme les assurances dans l’annonce du gouvernement de l’Ontario. Alors ce n'est pas un package assez alléchant pour attirer les gens, s’inquiète-t-il.

Le coût de la vie

Pour sa part, la gestionnaire générale de programmes et de services de garde pour le Conseil scolaire du district d'Ottawa-Carleton (OCDSB), Julie Cyr, accueille très bien la nouvelle même si elle aussi aimerait que cette augmentation salariale soit bonifiée.

En Ontario, l'augmentation salariale pour les éducatrices annoncée cette semaine par le gouvernement Ford est jugée insuffisante par plusieurs intervenants du secteur de la petite enfance. Le reportage de Rosalie Sinclair.

C'est super intéressant de voir qu'on s'en va dans la bonne direction et qu’il y a une augmentation, s’enthousiasme-t-elle.

Mme Cyr rappelle néanmoins que le coût de la vie ne fait qu’augmenter et confie que plusieurs éducateurs et éducatrices occupent deux emplois pour arriver à payer leurs factures.

On a encore un petit peu plus de chemin à faire pour s'assurer que ce domaine peut continuer à vivre [de] sa profession.

Une citation de Julie Cyr, gestionnaire générale de programmes et de services de garde pour le Conseil scolaire du district d'Ottawa-Carleton

Tout comme M. Laflamme, Mme Cyr estime qu’un salaire d’environ 30 $ serait plus adéquat dans les circonstances et pourrait aider ces jeunes femmes-là et ces jeunes hommes-là à pouvoir commencer à vivre une vie sans être obligés d'avoir un deuxième salaire.

Elle croit en l’importance de mettre en valeur le travail des éducateurs et des éducatrices pour améliorer les efforts de recrutement et la rétention du personnel.

Un enfant, une place

Environ 70 personnes se sont d’ailleurs rassemblées à Ottawa samedi à l'occasion d’une activité nationale pour la défense des services de garde à l’enfance. M. Laflamme et Mme Cyr étaient de la partie.

Sous le thème Un enfant, une place, le rassemblement s’est déroulé tant en personne qu’en ligne.

Les participants ont notamment évalué le déploiement du programme fédéral pancanadien d’apprentissage et de garde des jeunes enfants. Ils ont également travaillé à l’élaboration d’une stratégie de sensibilisation et de mobilisation renouvelée, peut-on lire dans le communiqué de presse de l'événement, l’objectif étant d’appuyer la mise en œuvre de réseaux publics et à but non lucratif de services de garde de qualité élevée, abordables, accessibles et inclusifs partout au Canada.

Avec les informations de Rosalie Sinclair

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