Les profits de Metro et Loblaw en hausse en contexte inflationniste

Les géants de l'alimentation Loblaw et Metro publiaient mercredi leurs plus récents résultats financiers. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
Metro et Loblaw, deux des trois plus importants épiciers au pays, ont enregistré des hausses de profits de 31,7 % et de 11,7 % respectivement dans le plus récent trimestre.
Les revenus nets de Metro sont passés de 168,7 millions de dollars au quatrième trimestre de son année financière 2022, à 222,2 millions de dollars cette année.
Selon l’épicier, cette augmentation est gonflée par le fait que le quatrième trimestre de l’année comptait 13 semaines, plutôt que 12 comme l’an dernier.
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Néanmoins, le président de l’entreprise, Eric La Flèche, célèbre dans le rapport paru mercredi de forts
résultats financiers dans un environnement opérationnel difficile
.
1 milliard $ de profit annuel
Pour la première fois de son histoire, les ventes annuelles de l’épicier ont atteint 20 milliards de dollars, alors que ses profits des 12 derniers mois ont atteint 1 milliard de dollars, souligne l'entreprise.
De son côté, Loblaw a enregistré des profits de 621 millions de dollars au troisième trimestre de son année financière, en hausse de 65 millions de dollars par rapport à 2022.
Nos magasins offrent plus de valeur, notamment des rabais plus importants sur les produits essentiels, et les clients réagissent positivement
, écrit Galen Weston, le président du conseil d’administration de l’épicier.

Galen G. Weston a délaissé les rênes de Loblaw en avril dernier en cédant la présidence de l'entreprise à Per Bank. (Photo d'archives)
Photo : The Canadian Press / Spencer Colby
Ces deux géants de l’alimentation observent ainsi une croissance de leurs profits, alors qu’ils sont soumis à une surveillance accrue en raison des hausses récentes des prix en épicerie.
Les deux épiciers disent pourtant avoir observé une faible baisse de la marge bénéficiaire des aliments dans le plus récent trimestre.
Des hausses de prix plus faibles que celles mesurées par Statistique Canada
Dans leurs rapports trimestriels respectifs, les deux entreprises notent que les prix de leurs épiceries ont connu une augmentation plus faible que celle indiquée par Statistique Canada.
Metro signale une hausse du prix de ses aliments de 5,5 % entre début juillet et fin septembre. Loblaw se contente pour sa part d’affirmer que l’augmentation de ses prix en épicerie était plus faible que les 7,1 % relevés dans l’Indice des prix à la consommation (IPC) de l’agence fédérale.
Au moment de la publication, Loblaw n’avait pas répondu aux questions de Radio-Canada sur le sujet.
Toutefois, M. Weston soutient que l’entreprise fait ce qu’elle peut pour combattre l’inflation et offrir des prix plus bas aux Canadiens
.

Le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, dit prendre des mesures pour freiner l'inflation alimentaire. (Image d'archives)
Photo : (Adrian Wyld/The Canadian Press)
En septembre dernier, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne a convoqué les patrons des cinq plus grandes chaînes d’alimentation (Nouvelle fenêtre) au pays, dont Metro et Loblaw.
Quelques jours plus tard, le ministre se targuait d'avoir fait promettre aux épiciers des rabais et des gels de prix.
Il prévoit par ailleurs former un Groupe de travail sur les épiceries
qui enquêtera, notamment, sur la réduflation et la déqualiflation. Par courriel, Sean Benmor, un porte-parole d’Innovation, Sciences et développement économique Canada, soutient que le gouvernement offrira davantage de renseignements sur ces initiatives dans les semaines à venir.
Une grève qui a coûté 36 millions $ à Metro
Malgré les hausses de profits, les investisseurs ont réagi négativement aux plus récents résultats financiers de Metro et de Loblaw.
L’action de Metro a plongé de 3,4 % à l’ouverture des marchés mercredi, une descente qui s’est poursuivie dans les premières heures de la séance.
L’épicier soutient que son bénéfice par action (0,99 $) aurait été 12 % plus élevé si ce n’avait été de la grève des employés de 27 épiceries dans le Grand Toronto.
Le conflit de travail qui a duré un mois aura coûté 36,3 millions de dollars à Metro.
L'entreprise montréalaise a également prévenu ses actionnaires que ses bénéfices d'exploitation risquent d'augmenter de moins de 2 %
en 2024 en raison notamment d'une duplication de certains coûts liés à la mise en service de nouveaux centres de distribution dans la région de Montréal et de Toronto.
Le titre de Loblaw a pour sa part commencé la journée en hausse de 1 %, avant de plonger de 3 % en avant-midi mercredi.