Des chiens de sang fort occupés pendant la chasse à l’orignal

Selon Nathalie Dallaire, les chiens sont aussi efficaces pendant les périodes de pluies abondantes.
Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes
Les conducteurs de chiens de sang de l’Abitibi-Témiscamingue ont été fort occupés durant la période de chasse à l’orignal dans la zone 13 en Abitibi-Témiscamingue, qui prend fin dimanche.
Ces maîtres et leurs chiens sont sollicités par les chasseurs afin de les aider à trouver l’orignal sur lequel ils ont tiré.
La conductrice de chiens de sang Nathalie Dallaire estime que leur service est davantage reconnu auprès des chasseurs de nos jours.
Il y en a plusieurs qui appellent et ils n’ont même pas été voir. Ils ne veulent pas perdre leur viande, leur orignal, ils ne vont même pas valider un peu. Ils ont tiré et appellent immédiatement un conducteur de chiens de sang
, explique-t-elle tout en encourageant tout de même les chasseurs à aller voir à proximité avant de les contacter, compte tenu du fort achalandage.
Près d’une quinzaine de chiens et leurs maîtres de la région ont permis de retrouver des dizaines d’orignaux lors de la période de chasse à l’arc, à l'arbalète ou à la carabine.
Beaucoup de tirs ratés
Nathalie Dallaire constate toutefois que si leurs services sont davantage requis, c’est souvent parce que de nombreux chasseurs ratent l'orignal et évaluent mal les distances.
J’ai l’impression que le chasseur, même s’il s’est bien entraîné au champs de tir, en situation réelle, le stress et tout ça, est-ce que l’animal était à 100 mètres, 200 mètres, ce n’est pas précis. On dirait qu’ils prennent une chance, finalement, alors que ça peut faire une différence au niveau du projectile : souvent, c’est plus bas, c’est plus haut. Particulièrement cette année, nous avons eu beaucoup de tirs qui étaient en haut de la colonne vertébrale. J’ignore pourquoi, mais ce n’est pas mortel et c’est là que le projectile allait plus souvent qu’autrement
, affirme-t-elle.
Elle ajoute que certains chasseurs sont trop pressés après leur tir.
Le chasseur veut tellement aller rapidement pour vérifier l’animal qu’il ne laisse pas le temps que l’hémorragie se fasse, donc ça génère du stress pour l’animal, qui se lève et qui va encore plus loin, ce qui complique la recherche
, ajoute-t-elle.
Efficace même sous la pluie
La période de chasse à la carabine dans la zone 13 a été marquée par des pluies abondantes. Nathalie Dallaire précise que les chiens sont tout aussi efficaces dans ces circonstances.
C’est drôle, on dit chien de sang, mais il n’a pas besoin de sang pour fonctionner. Même si, à l'œil humain, on ne voit plus aucune goutte de sang, les odeurs restent dans la surface du sol. Les petites molécules, le poil, tout ça est là encore pour le chien, alors c’est très clair, le corridor qu’il a à suivre. Même sous la pluie, les chiens de sang sont vraiment fonctionnels
, affirme Nathalie Dallaire.