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Une première canadienne pour la chirurgie cardiaque à Québec

François Gagnon pose pour la caméra, il a la main sur sa poitrine.

François Gagnon, 79 ans, est la première personne au Canada à avoir reçu la nouvelle valve aortique.

Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler

Une équipe médicale de Québec a implanté pour la première fois une nouvelle version d’une valve aortique chez un patient. Cette intervention a changé la vie de François Gagnon, qui souffrait d'un grave problème cardiaque.

Il y a deux ans, le médecin de famille de cet homme de 79 ans a décelé un son anormal dans son cœur. Les feuillets de sa valve aortique naturelle étaient devenus si calcifiés qu’ils avaient perdu leur souplesse. Son cœur devait battre plus fort, voire s'exténuer, pour pomper le sang dans son corps.

Depuis quelque temps, il ressentait les effets quand il faisait un effort.

Physiquement, de façon générale, j'étais bien, mais lorsque je prenais des marches ou que je faisais un effort physique un peu plus constant, j’éprouvais des essoufflements, de la difficulté à marcher un peu. Depuis cette intervention, tous ces inconvénients ont disparu, explique-t-il en ajoutant qu’il ressentait une pression dans la poitrine auparavant.

Une valve Edwards Sapien 3 Ultra Resilia.

L'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec a réalisé avec succès la première implantation de la valve Edwards Sapien 3 Ultra Resilia au Canada.

Photo : IUCPQ

Une intervention nommée TAVI

Cardiologue et hémodynamicien à l’Institut universitaire de cardiologie et pneumologie de Québec (IUCPQ), Josep Rodés-Cabau a félicité le médecin de famille de M. Gagnon pour avoir détecté rapidement le problème.

Médecin de renommée internationale, le Dr Rodés-Cabau a dirigé l'équipe qui a inséré une nouvelle valve dans le cœur de M. Gagnon vendredi dernier. L'intervention s’est faite en passant par l'artère fémorale, une intervention nommée TAVI, pour « transcatheter aortic valve implantation », ou implantation d'une valve aortique par voie percutanée. L’opération a pris une vingtaine de minutes, en plus de la préparation. M. Gagnon a pu quitter l'hôpital dès le lendemain.

Avec la TAVI, il n’est pas nécessaire d’ouvrir le thorax ni d’arrêter le cœur. La valve artificielle est sertie sur un cathéter généralement implanté par une petite incision dans l’aine, puis conduite jusqu’au cœur. Elle est ensuite déployée, à cœur battant, au milieu de la valve malade, ce qui écarte les feuillets endommagés. Depuis plusieurs années, la TAVI a démontré de nombreux bienfaits pour les patients et les patientes ainsi que pour l’Institut. Cette intervention moins invasive permet de réduire la durée du séjour à l'hôpital, d'accélérer la récupération, d'améliorer les résultats cliniques et d'obtenir une qualité de vie normale peu de temps après l'intervention.

Source : IUCPQ

Une nouvelle valve

Cette intervention n'est pas nouvelle. C’est plutôt l’appareil implanté dans la poitrine de M. Gagnon, soit la valve Sapien 3 Ultra Resilia conçue par la société Edwards Lifesciences, qui est nouveau. Les feuillets de cette valve, d’origine bovine, sont dotés d’une technologie anticalcification qui ralentit sa dégénération.

L’idée avec cette nouvelle valve, c’est de prolonger la vie de cette prothèse et de faire en sorte que le patient n’ait pas besoin d’une nouvelle intervention pour les prochains 15 à 20 ans, explique le Dr Rodés-Cabau.

Du fait de cette plus grande durabilité, on envisage de l'utiliser chez des patients plus jeunes, ajoute-t-il.

Plus le patient est jeune, plus son espérance de vie est longue, donc la durabilité de la valve devient un point majeur, un point très important. C’est un des éléments clés qu’on regarde, précise le cardiologue.

Le docteur Josep Rodés-Cabau pose pour la photo.

Le docteur Josep Rodés-Cabau a implanté une nouvelle sorte de valve aortique.

Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler

Auparavant, des valves dotées de la même technologie étaient disponibles au Canada pour des opérations à cœur ouvert seulement.

Le Dr Rodés-Cabau considère que le fait que l’IUCPQ ait été choisi pour cette première canadienne est une marque de reconnaissance de l’excellence et de l’expertise que l’Institut a acquises au fil des années.

C’est sûr qu’on ne travaille pas pour ça, mais ça représente une grande satisfaction, explique-t-il. Quand on regarde en arrière, je pense que c’est là qu'on voit le travail qu’on a fait pendant 20 ans dans ce domaine.

Vie changée

Bien que l'intervention subie par M. Gagnon ne remonte qu'à cinq jours, il a déjà recommencé à sortir avec sa conjointe. Il a hâte de reprendre des activités qu’il avait mises de côté à cause de ses problèmes cardiaques. Le vélo, la pétanque et sa nouvelle passion pour le golf l’attendent.

M. Gagnon parvient désormais à monter des talus abrupts d'un bon pas tout en pouvant maintenir une conversation. Rendu au sommet, le sourire aux lèvres, il se dit reconnaissant envers l'équipe médicale qui a pratiqué cette intervention.

Je suis très satisfait de voir que je peux faire cet effort physique sans conséquence. Je suis comme un jeune homme! lance-t-il en riant.

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