Flexibus : les usagers de Val-Bélair s’approprient le transport en commun sur demande

Le transport en commun sur demande est déployé dans trois secteurs de la ville de Québec.
Photo : Radio-Canada / Vincent Archambault Cantin
EN MODE SOLUTIONS - En lançant le Flexibus, un système de transport en commun sur demande, le Réseau de transport de la Capitale (RTC) espérait bonifier son service dans la périphérie de Québec. Dix-huit mois après sa mise en service, 2000 utilisateurs effectuent 13 000 déplacements par mois dans de petits véhicules bleu et jaune pouvant accueillir sept passagers.
Val-Bélair est la banlieue où le service est le plus populaire. C’est une des trois zones, avec la Haute St-Charles et le nord-est de Beauport, où roulent les Flexibus.
Ben, c'est déjà mieux que le RTC normal, parce que le RTC à Val-Bélair, ça passe aux heures. Puis nous, on est quand même dans un coin assez perdu.
Les véhicules ne se déplacent pas d’un arrêt à l’autre, à heure fixe, sur un trajet déterminé, comme le fait le transport en commun classique. L’usager qui commande un Flexibus reçoit une proposition sur son téléphone. Le chauffeur viendra le chercher tout près de son lieu de départ et le laissera à destination en 45 minutes ou moins. Les déplacements ne se font qu’à l'intérieur de la zone.
Neuf Flexibus roulent dans les trois zones, tous les jours de 6 h à 23 h. Le tarif est le même que pour le service régulier du RTC. Le titre de transport peut être payé avec la carte opus ou avec son téléphone.

Les Flexibus roulent dans trois zones de la périphérie de Québec.
Photo : Radio-Canada / Philippe Girard
Ça répond à deux objectifs
, nous explique Jean-Baptiste Maur, le coordonnateur à la planification des services au RTC. Le premier : faciliter les déplacements locaux à la bibliothèque, aller magasiner, aller à l'aréna, voir des amis
. C’est aussi possible, ajoute-t-il, de permettre une correspondance aisée vers le réseau (du RTC) ou en provenance du réseau
.
C’est exactement ce que fait Zachary Grondin. Le Flexibus lui permet d'aller à l’école, de retrouver ses amis ou de se rapprocher d’un arrêt d’autobus du RTC. L'arrêt le plus proche est à 20 minutes de marche de chez lui. Il a commencé à se déplacer en Flexibus dans les premiers mois de sa mise en service. C'est mon seul moyen de transport [...] Ma mère, mon père travaillent, pis j’ai pas encore mon permis.

Zachary Grondin utilise le service du Flexibus à Val-Bélair.
Photo : Radio-Canada
Presque tous les jours, j’utilise le Flexibus
, renchérit Lenoble, arrivé à destination sur la rue Racine, à Loretteville. Pour aller au travail, pour m'entraîner, aller à l’école, bref tout le temps.
Il ajoute : Je le commande sur l’appli. Des fois, ça prend 40 minutes comme ça peut prendre 5 ou 6 minutes.

Lenoble se déplace souvent en Flexibus dans un secteur de la ville où le service régulier du RTC ne répond pas toujours aux attentes des usagers.
Photo : Radio-Canada
Plus au nord, sur le boulevard Pie-XI, une autre habituée du service commande parfois des Flexibus pour aller rejoindre les transports en commun à l'intersection de Loretteville
, mais surtout pour aller à l’épicerie ou au travail
à Val-Bélair.
Un service complémentaire
Même si le Flexibus a permis d’attirer quelques nouveaux utilisateurs du RTC, l'objectif est surtout de cristalliser l'utilisation du transport en commun dans les secteurs périphériques
, selon Jean-Baptiste Maur. Ce qu'on vise, c'est de permettre aux gens d'éviter d'acheter un véhicule ou d'éviter de se faire véhiculer en auto
, ajoute-t-il.

Le budget pour le service Flexibus en 2022 était d'environ 2 millions de dollars. En 2023, le budget prévu est de 2,6 millions de dollars.
Photo : Radio-Canada / Vincent Archambault Cantin
Le Flexibus peut être commandé par téléphone en contactant le service à la clientèle du RTC, sur le site web du transporteur ou, comme le font les utilisateurs rencontrés, avec l'application qu’ils ont téléchargée sur leur téléphone.
C'est beaucoup des jeunes en ce moment qui utilisent le service [...] On s'adresse beaucoup aux déplacements en dehors des périodes de pointe, pas uniquement pour aller travailler ou pour aller à l'école, mais vraiment pour tout ce qui est des déplacements un peu plus difficiles à capter avec un autobus à horaire fixe.
Déplacements en Flexibus depuis mars 2022
Zones | Secteurs | Déplacements |
---|---|---|
Flexibus 1 | Val-Bélair et Loretteville | 93 226 |
Flexibus 2 | Wendake, Saint-Émile, Lac-Saint-Charles et Notre-Dame-des-Laurentides | 83 590 |
Flexibus 3 | Sainte-Thérèse-de-Lisieux, Courville et Montmorency | 39 298 |
Total | 216 114 |
Zachary nous fait une démonstration à l’aide de son téléphone au moment de retourner chez lui. Une carte apparaît sur l’appareil, où il indique son point de départ et sa destination. L'application lui propose de le prendre au coin de la rue, dans 35 minutes. Il peut voir et suivre en temps réel le véhicule qui se déplace sur le trajet déterminé par le système. S’il y a des annulations, le temps d’attente peut baisser
, nous dit Zachary. Des fois, il monte.

Les usagers peuvent commander leur transport en commun sur demande à partir d'une application.
Photo : Radio-Canada
Zachary a commencé à se déplacer en Flexibus peu de temps après sa mise en service, en mars 2022. Je trouvais ça quand même nice.
Il déchante un peu après quelques mois, trouvant l’attente pouvant aller jusqu’à 45 minutes un peu longue. Puis une fois dans le Flexibus, tu peux attendre encore plus que ça.
Il aimerait que les déplacements soient plus directs et que les premiers passagers à monter soient aussi les premiers à descendre. Ben, ils s'en vont chercher d'autre monde, puis ils s'en vont les porter avant toi, ce que je trouve quand même très stupide.
C'est un service de transport collectif
, répond Jean-Baptiste Maur. Le coordonnateur à la planification des services du RTC ajoute : On va chercher à desservir le plus de gens possible avec un même véhicule. [...] Le paramètre qu'on contrôle, c'est qu’on autorise une déviation de route de maximum 10 minutes.

Jean-Baptiste Maur, coordonateur à la planification des services, Réseau de transport de la Capitale
Photo : Radio-Canada / Vincent Archambault Cantin
Lenoble, lui, souhaiterait qu’on agrandisse les zones.
Le défi du RTC est de gérer l’offre et la demande dans les périodes de pointe. On est un petit peu victime de notre succès. On a une capacité qui est là, mais on laisse parfois un petit peu de gens sur leur faim
, admet Jean-Baptiste Maur. Il n'exclut pas la possibilité d’ajuster un petit peu les zones, les heures de service et potentiellement [de] rajouter des véhicules.
Desservir d’autres secteurs de la ville
D’ici la fin de l’année, deux nouvelles zones seront ajoutées au service de transport en commun sur demande : L’Ancienne-Lorette/Champigny et toute la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures. Ce sont des secteurs où il y a des déplacements locaux auxquels on répond difficilement avec les lignes fixes et l'horaire fixe
, précise le coordonnateur à la planification des services du RTC. Le transport à la demande vient vraiment répondre à ce besoin-là.
Le RTC prévoit aussi offrir des déplacements en Flexibus dans les secteurs du Cap-Blanc et de l’Anse au Foulon, en 2024.