Des organismes pressent le gouvernement d’encadrer les salles de retrait

Des parents qui ont répondu à l'enquête affirment que leurs enfants sont placés en salle de retrait plusieurs fois par semaine et parfois plusieurs fois par jour.
Photo : Radio-Canada
Les conclusions d'un sondage sur l'utilisation abusive des salles de retrait sont « alarmantes », indiquent trois organismes au sujet des pièces utilisées dans les écoles comme mesure de contrôle des enfants qui ont des besoins spéciaux.
La Société québécoise de la déficience intellectuelle (SDQI), la Coalition de parents d'enfants à besoins particuliers du Québec (CPEBPQ) et la Fédération québécoise de l'autisme (FQA) ont présenté en point de presse à l’Assemblée nationale les résultats de l’enquête menée auprès de 338 parents.
Plusieurs d'entre eux affirment que l'utilisation des salles de retrait est répétitive, abusive, voire injustifiée.
Les résultats sont frappants, ce n’est pas un phénomène anecdotique.

Amélie Duranleau presse le gouvernement d'agir sur la question des salles de retrait.
Photo : Radio-Canada
Mme Duranleau dénonce une problématique qui existe sur l'ensemble du territoire au Québec
.
Pour sa part, Bianca Nugent présidente de la CPEBPQ évoque un manque d'encadrement tout à fait inacceptable
et craint qu'il ne mène à des comportements de maltraitance
.
Des recommandations suite à l'enquête
Les trois organismes recommandent une meilleure sensibilisation des professionnels en milieu scolaire, la mise en place d'équipe multidisciplinaire et davantage de communication avec les parents.
Le personnel scolaire doit être mieux renseigné sur les réalités et les droits des enfants ayant des besoins particuliers
, a indiqué Lili Plourde, directrice générale de la FQA.
Je vous invite à vous mettre dans la peau d'un enfant de 7 ans qui vit chaque jour avec la peur d'être enfermé.

Lili Plourde affirme que des enfants autistes pourraient voir leur état régresser s’ils ne sont pas confiés à des personnes suffisamment qualifiées.
Photo : Radio-Canada
Selon le rapport, les parents demandent par ailleurs une meilleure collaboration entre les écoles et les familles.
Le gouvernement pressé d'agir
À la suite de reportages de Radio-Canada sur ces salles et leur utilisation en décembre 2022, le ministre de l'Éducation Bernard Drainville avait dit vouloir mettre en place un guide de référence
destiné aux différents centres de services scolaires.
Un simple guide de pratique sur les mesures de contrôle est clairement insuffisant
, rétorque aujourd'hui Mme Nugent.

Bianca Nugent, au centre de l'image, est la présidente de la Coalition des parents d’enfants à besoins particuliers du Québec.
Photo : Radio-Canada / Ici Première
Les trois organismes demandent une révision en profondeur des pratiques et des politiques existantes.
Elles souhaitent par ailleurs être impliquées dans le processus et sont soutenues dans leur requête par la députée libérale Jennifer Maccarone, porte-parole de l'opposition officielle pour la famille également présente lors du point de presse.
Les salles de retrait sont souvent utilisées comme salles de punition
, a déclaré Mme Maccarone soulignant que la demande il y a presque un an de réaliser un portrait clair de la situation n'avait toujours pas eu de suite.