Un parc linéaire prend forme à Laval

Le parc linéaire traversera d'est en ouest le centre-ville en bordant le boulevard du Souvenir.
Photo : Ville de Laval
Laval fait l’acquisition de terrains au centre-ville pour implanter son projet de parc linéaire du Souvenir.
La Ville a acheté de gré à gré deux terrains appartenant à Nérsam inc., situés à l’intersection nord-ouest du boulevard Le Corbusier et du Souvenir. Au coût de 2 450 000 $, un prix juste
, selon le maire de Laval, ces terrains d’une superficie de 1663,6 mètres carrés deviendront la pièce maîtresse de ce qui va définir le nouveau visage du centre-ville
.
On va bientôt arracher de l’asphalte et planter des arbres.
Pensé il y a plus de deux ans, le parc linéaire du Souvenir est l’un des projets phares du Programme particulier d’urbanisme (PPU) du centre-ville. Ce parc, d’un kilomètre de longueur, raccordera le Bois du Trait-Carré au Carré Laval, deux terrains appartenant déjà à la Ville.

Le parc linéaire est représenté par le trait orange sur la carte.
Photo : Ville de Laval
Comme indiqué dans le PPU, les Lavallois y trouveront, à terme, des espaces boisés, des plaines végétalisées, des points d’eau, des places publiques, des modules de jeux et des plateaux sportifs
.
Pour le moment, la Ville de Laval ne prévoit pas acheter d’autres terrains. Elle compte sur la contribution aux fins de parcs
inscrite au code d’urbanisme en vigueur depuis novembre 2022. Ce règlement oblige les propriétaires qui désirent développer leurs terrains à céder 10 % de leur superficie à la Ville pour l'aménagement de parcs. Le code d’urbanisme les force également à verdir eux-mêmes 25 % de leur terrain.
Le projet arrive à point, selon le maire Boyer. Les propriétaires des centres commerciaux entourant le futur parc sont en phase de développement. C’est au gré des redéveloppements qu’on va compléter le parc, c’est un projet de longue haleine.
Mais on n’attendra pas 10 ans pour avoir tous les terrains avant de verdir.
Bien que selon le code d’urbanisme, les propriétaires pourraient verser une somme équivalente à 10 % de la valeur du terrain sans le céder, le maire demeure optimiste quant à la volonté des entrepreneurs à verdir leur centre-ville.
Pour quand et à quel coût?
Le deuxième parti d’opposition à Laval, Action Laval, se dit favorable au projet, bien qu’il critique sa gestion. Avant de se prononcer sur l’achat des terrains du centre-ville, le leader du parti au conseil municipal, David De Cotis, se serait attendu à une présentation du budget global et à un échéancier.
On trouve que c’est vraiment un "gamble" qu’il fait, il n’y a aucun chiffre pour le projet. On ne trouve pas que c'est une bonne façon de gérer l’argent des contribuables.
Le leader du caucus d’Action Laval se défend de vouloir freiner le projet. Même si on est dans l’opposition, quand quelque chose est bon et répond aux besoins des citoyens, on va voter pour, mais c’est irresponsable de penser qu'on a une occasion [d'acheter les terrains], on va dépenser l’argent des contribuables et on verra plus tard si ça valait la peine ou non.
Un parc en courtepointe
Devoir juxtaposer des terrains privés pour en faire un parc linéaire structurant est un véritable défi, selon l'organisme Canopée - Le Réseau des bois de Laval.
Les propriétaires de ces terrains commerciaux ne donneront pas le 10 % de gaieté de cœur et aussi facilement qu’on aimerait.
Il est possible que le parc se développe par intermittence, ajoute l’écologiste, mais peu importe : Le déficit en végétation au centre-ville est tellement important que chaque petite parcelle qu’on peut verdir est une victoire en soi.
Virage vert à Laval
La prise de conscience du déficit de verdure à Laval a débuté sous la direction du maire Marc Demers de 2013 à 2021. Cependant, la Ville a appuyé sur l’accélérateur depuis l’élection du maire Stéphane Boyer, suggère l'écologiste Francis Allaire.
Manifestement, depuis l’administration Boyer, oui, il y a un virage très clair, un virage vert!
Depuis 2019, Canopée - Le Réseau des bois de Laval a reçu un financement de la Ville de Laval pour la gestion de ses boisés. Francis Allaire croit que la nouvelle ferveur écologique de la mairie est surtout appuyée par une conscience environnementale plus aiguë chez les Lavallois. Les citoyens ne veulent plus d’un parc traditionnel [...] Ils préfèrent qu’on investisse dans les boisés et les sentiers pour s’évader.