La coroner en chef de la C.-B. réclame davantage de centres d’inhalation supervisée

La coroner en chef de la Colombie-Britannique affirme que la province doit créer davantage d'espaces sécuritaires où les gens peuvent inhaler de la drogue, car l'inhalation cause de plus en plus de décès en comparaison à d'autres moyens de consommation. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Mike McArthur
La coroner en chef de la Colombie-Britannique Lisa Lapointe affirme que davantage de centres de consommation supervisée doivent offrir un espace où il est possible de fumer de la drogue. Elle fait cette recommandation, car les deux tiers des surdoses mortelles en Colombie-Britannique surviennent par inhalation, alors que moins de la moitié des centres permettent une inhalation supervisée.
Si nous voulons véritablement réduire le nombre de morts et rendre nos communautés plus sécuritaires, il faut reconnaître l’importance de fournir un endroit sécuritaire pour la consommation de drogues. Ceci doit inclure un endroit pour fumer de la drogue
, dit Lisa Lapointe.
Depuis 2017, l'inhalation est devenue le mode de consommation le plus répandu parmi les utilisateurs de drogues alors qu’auparavant beaucoup optaient pour l’injection. Soixante-cinq pour cent des 1600 morts liées aux surdoses en 2023 sont survenus après inhalation, selon la coroner, comparativement à 15 % par injection, 14 % par voie nasale, et 5 % par consommation orale.
Historiquement, les gens choisissaient de s'injecter [des drogues] pour avoir un effet plus intense de la drogue de rue. Maintenant, le fentanyl est tellement puissant que l'effet est également intense, donc les gens choisissent cela comme moyen privilégié pour l'administration des drogues de rue
, explique Brian Conway, directeur médical du Centre des maladies infectieuses de Vancouver.
À lire aussi :
De plus, l’inhalation était considérée auparavant comme étant plus sûre, parce que la drogue sous forme inhalable était moins souvent contaminée, dit la coordonnatrice des changements aux systèmes de la Coalition canadienne des politiques sur les drogues, Nicole Luongo, basée à l’Université Simon Fraser. Désormais, des éléments toxiques peuvent se retrouver n’importe où, assure-t-elle.
Or, les services en place ne sont pas encore ajustés pour répondre aux besoins sur le terrain, alors que 19 des 47 centres de consommation supervisée en Colombie-Britannique offrent l’option de fumer des drogues, ajoute Nicole Luongo.
La bureaucratie
critiquée
Les règlements sur l’ouverture de nouveaux centres d'inhalation sont trop compliqués, considère Nicole Luong. Elle ajoute toutefois que ceux-ci pourraient être simplifiés étant donné les pouvoirs supplémentaires que le gouvernement provincial détient par le biais de l’état d’urgence qu’il a décrété il y a sept ans contre la crise des opioïdes.
Nous remarquons que les centres de consommation sécuritaire continuent d’être centrés sur l’injection et la capacité d’ajouter des centres d’inhalation est bloquée par la bureaucratie
, dit-elle.
Le gouvernement provincial dit faire tout son possible pour sauver des vies et souligne avoir ouvert de nouveaux centres depuis son entrée au pouvoir en 2017.
Notre gouvernement a rapidement augmenté les services de prévention contre les surdoses et de réduction des méfaits depuis 2017. Ceci inclut une augmentation importante du nombre de centres de prévention des surdoses, d’un centre en 2016 à 47 centres en juillet 2023, y compris 19 qui offrent des services relatifs à l’inhalation
, dit la ministre de la Santé mentale et des Dépendances, Jennifer Whiteside.
L’année 2023 risque d’être une autre année record pour la province en matière de morts en lien avec la toxicité des drogues. Celle-ci est la première cause de décès dans la province pour les personnes âgées de 10 à 59 ans, causant plus de morts que les homicides, les suicides, les accidents et les maladies naturelles combinés.
Avec les informations de La Presse canadienne et Catherine Dib