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L’industrie divisée quant au « code de conduite volontaire » d’Ottawa pour l’IA

Un robot.

La conférence ALL IN qui s'est tenue cette semaine à Montréal portait sur l'intelligence artificielle. Un robot d'Ivado Labs y a notamment répondu aux questions des participants.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Radio-Canada

Le « code de conduite volontaire » présenté cette semaine par Ottawa pour encadrer le développement de l’intelligence artificielle générative ne fait pas l’unanimité. Si l’industrie reconnaît généralement l’importance d’avoir des balises, plusieurs acteurs craignent pour l'avantage concurrentiel du Canada.

L’intelligence artificielle générative avancée fait souvent référence aux types d’IA capables de produire du contenu. Le robot conversationnel ChatGPT est l'exemple le plus connu, mais la plupart des systèmes qui génèrent de l'audio, de la vidéo, des images ou du texte en font également partie.

Les entreprises qui adhèrent au code devront suivre quelques grands principes. Il faudra notamment que leurs systèmes d'IA soient transparents quant à la protection des données et de la vie privée, et que des méthodes soient en place pour remédier aux biais potentiels de leurs systèmes. Par exemple, les systèmes de reconnaissance faciale ont tendance à être moins efficaces pour les personnes noires, ce qui peut mener à des erreurs d’interprétation.

L'entreprise technologique canadienne BlackBerry, qui utilise l'IA générative dans ses produits de cybersécurité, est l'un des premiers signataires du code de conduite.

Si l’autoroute n’avait ni indications ni feux de circulation, ce serait le chaos.

Une citation de Charles Egan, directeur technique de BlackBerry

Selon lui, ce code de conduite représente une bonne première étape pour essayer d'instaurer la confiance.

À terme, le gouvernement Trudeau veut notamment encadrer l'intelligence artificielle dans le contexte du projet de loi omnibus C-27, qui viendra dépoussiérer la Loi sur la protection des renseignements personnels, en instaurant entre autres des amendes conséquentes.

Cette semaine, le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne, a reconnu que ce projet de loi demande du temps à être adopté, avant d’ajouter que les gens veulent que l'on pose des gestes maintenant pour s'assurer que nous avons des mesures spécifiques que les entreprises peuvent suivre pour bâtir la confiance dans leurs produits d'IA.

Des sceptiques

Un homme pose pour la photo, habillé de façon décontractée.

Tobi Lütke, dans les bureaux montréalais de Shopify. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Paul Chiasson

Mais certaines entreprises, comme Shopify, sont réticentes.

Nous n'avons pas besoin de plus d'arbitres au Canada. Nous avons besoin de plus de constructeurs. Laissons les autres pays réglementer pendant que nous prenons la voie la plus courageuse et disons "venez construire ici", a déclaré sur X (anciennement Twitter) Tobi Lütke, PDG de cette entreprise spécialisée en solutions de paiement en ligne.

Shopify n'a pas répondu à la demande de commentaires de CBC.

Jeff MacPherson est cofondateur de XAgency AI, une agence torontoise qui aide ses clients à intégrer l'IA, que ce soit pour le service à la clientèle ou les blogues des entreprises, voire le service des ventes.

Il n'a pas encore signé le code de conduite, préférant pour l’instant regarder comment les choses évoluent.

Voyant ce qui se dessine dans l’Union européenne, qui est en train de réglementer l’industrie, il dit craindre que des balises trop strictes nuisent à la concurrence ou même à la qualité des services offerts. Cela peut désavantager les Canadiens, estime-t-il.

Il y a beaucoup de grandes entreprises technologiques qui, lorsque de telles réglementations sont mises en place, n'autorisent tout simplement pas l'utilisation des technologies à l'intérieur du pays.

Une citation de Jeff MacPherson, cofondateur de XAgency AI

Pour éviter les disparités, il est important que les mesures réglementaires prises par le Canada correspondent à celles des États-Unis et de l'Union européenne, selon l'avocate Carole Piovesan.

Cet été, l'administration du président Joe Biden a même réussi à obtenir des engagements volontaires des géants américains des technologies, y compris Google, OpenAI (créateur de ChatGPT), Meta et Microsoft.

Ces entreprises s'engagent à respecter des normes qui visent entre autres à garantir la sécurité de leurs produits d'IA avant leur mise en marché, à protéger l'utilisateur contre des risques liés à la cybersécurité et à concevoir des mécanismes pour aider à distinguer les images réelles de celles qui sont générées par de l'intelligence artificielle.

Avec les informations d'Anis Heydari, CBC News

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