Panne de radiocommunication pour les services d’urgence de Montréal

Le système de radiocommunication des policiers et des pompiers sera remplacé dans cinq ans. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Charles Contant
Le SERAM, un système qui permet de faire la répartition entre la centrale d’alarme et les véhicules d'urgence sur le terrain à Montréal, a connu une panne de deux heures et demie la nuit dernière.
À 1 h 30 cette nuit, nous avons eu une panne du système SERAM
, a confirmé Francis Fleury, chef de section au Service de sécurité incendie de Montréal.
Des mesures palliatives
ont été prises et la répartition se faisait à l’aide de téléphones cellulaires sur le terrain
, a-t-il précisé.
La panne s’est terminée à 3 h 35 et « aucun [problème] majeur » n'a été signalé, a-t-il ajouté.
Du côté du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), on dit avoir mis en œuvre des mesures pour s’assurer que la sécurité du personnel ne soit pas compromise et que les appels soient relayés aux équipes sur le terrain.
Selon André Durocher, inspecteur à la retraite du SPVM, fonctionner avec des cellulaires n’est pas optimal.
Imaginez que vous deviez partir à la course après quelqu’un. Tenter d’appeler avec le téléphone en même temps, ce n’est pas évident.
M. Durocher souligne aussi qu’étant donné que la conversation est bidirectionnelle, les autres agents ne peuvent pas l’écouter.
Du côté syndical, la Fraternité des policiers et policières de Montréal n'exclut pas de porter plainte à la CNESST considérant que ce genre de panne met en jeu la sécurité pour les policiers
sur le terrain et que ces pannes sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues
.
Outre le fait qu'un problème technique peut nuire aux communications, il risque aussi d'empêcher la géolocalisation des équipes sur le terrain.

Yves Francœur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal
Photo : Radio-Canada / Pascal Robidas
Nous considérons incontournable que des solutions soient identifiées et instaurées à l’intérieur de délais diligents.
Une rencontre est prévue aujourd’hui avec les services d’urgence pour faire le point et évaluer les mesures additionnelles qui doivent être prises afin d’éviter que cela ne se reproduise dans l’avenir
, a déclaré Alain Vaillancourt, l'élu responsable de la sécurité publique au comité exécutif de la Ville de Montréal.
Ce sont des [problèmes] techniques qu’on ne souhaite jamais voir survenir
, a ajouté M. Vaillancourt.
Facture élevée
Ce n’est en effet pas la première fois, depuis son déploiement en 2014, que ce système connaît des problèmes techniques. La Ville de Montréal s'est donné jusqu’à 2029 pour le remplacer.
À l’époque de l'adoption de ce système, la qualité des communications était au cœur des récriminations des policiers. Dans certaines zones, les agents sur le terrain comprenaient difficilement les répartiteurs sur les ondes radio pourtant modernes.
Les problèmes ont été si nombreux que les efforts pour les résoudre ont contribué à faire exploser la facture, qui a atteint 129 millions de dollars, alors que le coût initialement prévu était de 74 millions de dollars, d'après un rapport de l'ancienne vérificatrice générale de la Ville, Michèle Galipeau.
En attendant de trouver son prochain système de radiocommunication, la Ville se fait rassurante.
Le fonctionnement du SERAM est adéquat et efficace puisqu’il répond aux standards pour les intervenants en matière de sécurité publique
, avait déclaré plus tôt cette semaine un relationniste de la Ville dans un article de Radio-Canada qui annonçait que Montréal avait entamé des démarches exploratoires pour trouver le SERAM 2.0
.
Avec les informations de Raphaëlle Drouin et de Pascal Robidas